Rocky Balboa, un boxeur amateur de seconde zone, une fausse patte que le milieu prend au mieux pour un pauvre type qui n'a jamais su saisir sa chance au pire pour un tocard qui ferait mieux de raccrocher. Une petite frappe qui s'occupe des basses besognes de l'usurier du coin, se voit offrir le combat de sa vie, où il devra affronter pour le titre de champion du monde des poids lourds le tenant du titre, Apollo Creed.
Bien au-delà d'une simple histoire de boxe, le film développe une réflexion sur l'humain et l'adversité. Rocky est une de ces ombres qu'on ignore et qui hantent nos villes, il représente toute cette populasse crasse, inculte, ces sans voix, mais qui pourtant luttent chaque jour pour récolter les quelques miettes qui voudront bien tomber dans les bas-fonds où ils croupissent.
A travers la symbolique de l'entraînement dur, de l'abnégation, de la résistance tant aux coups qu'aux insultes et brimades, en refusant de baisser les bras, ce film rend l'hommage le plus vibrant possible à tous ces gens.
Rocky n'est pas uniquement un film sur ou autour de la boxe, la boxe est ici juste un prétexte pour nous jeter à la gueule le formidable uppercut qu'est la force inarrêtable, d'un homme qui n'a plus rien à perdre, suivi de la puissance dévastatrice de sa profonde humilité et humanité.
Rocky est un film humaniste, un hommage à l'amour fraternel, universel, qui place ses protagonistes dans le monde sans pitié de la boxe, comme d'autres l'ont fait en choisissant d'autres milieux a priori plus évidents, et c'est là sa principale qualité, nous faire sortir des vestiaires puants, des entraînements des coups et du sang pour nous encourager face à l'adversité.
Un indispensable.