Le dernier poing dans la gueule, rideau !
La durée était de 16 ans, une longue durée pour revoir Rocky sur le ring. 16 ans, c’est long, mais c’est vite oublié quand le résultat est à la hauteur des attentes. Le dernier volet remonte à 1990, « Rocky V » est encore considéré comme le plus faible de la saga, à juste titre. Sylvester Stallone a préféré prendre son temps, plutôt que d’enchaîner directement sur un autre film, une bonne chose car le bilan n’aurait pas été fameux à coup sûr.
« Rocky Balboa » est un hommage au premier épisode. C’est d’ailleurs la seule fois qu’on retrouve cette même sincérité dans un « Rocky ». Après les nombreux écarts des films sortis entre (dont certains étaient pourtant très bons, comme le deuxième et le quatrième), « Rocky Balboa » revient à ce qui faisait son charme, il y a 30 ans.
Après la tentative ratée de « Rocky V », où ce dernier revenait dans quartier, le film présent réussi haut la main son pari. L’accent est plus porté sur le côté dramatique que l’action pure jus. De nombreux passages sont assez tristes, comme quand Rocky se remémore les moments passés avec sa chère Adrian (morte d’un cancer. Une idée plutôt bonne, le personnage de Sly n’en est que plus attachant). Rocky Balboa revient enfin humain : à la fois touchant et drôle (c’est le retour de ses blagues à deux balles, ouais !), il touche profondément le spectateur.
Ses prises de paroles ne sont pas dénuées de sens, bien au contraire. La discussion avec son fils derrière le restaurant par exemple, où pour une fois, on prend réellement conscience de l’amour que porte Balboa pour son fils (c’est déjà bien mieux que dans le V).
Ce dernier est d’ailleurs une bonne surprise, son désespoir et sa colère sont bien montrées. Un petit côté dramatique par désagréable. Mis à part Adrian, qui est absente, « Rocky Balboa » reprend quasiment les mêmes personnages qui formaient l’entourage passé de Rocky. Paulie reste toujours aussi énervant et Duke, le coach de Rocky est plaisant quoique assez discret.
Deux nouveaux personnages font leur apparition, Marie et son fils. L’apparition de Marie est un petit clin d’œil bien sympa au premier opus, même si elle parait un peu niaise et fait pâle figure pour faire oublier Adrian. Les clins d’œil sont légions dans le film, que ce soit au niveau des lieux visités ou des habitudes (le verre d’œuf).
Certaines scènes sont remises à jour, comme la fameuse course avec le chien, la montée des marches ou les coups de poing dans la viande (toujours aussi génial ça). Rien ne change, malgré la corpulence de Stallone. Ce dernier est très impressionnant, au niveau de la carrure. Assez âgé, il reste au top de sa forme, les muscles et les abdominaux sont encore présents. Il faut féliciter ce travail ! L’entraînement quoique trop court est un hommage constant au premier film, Sylvester n’est que plus impressionnant. Le speech que prononce Duke est monumental, ça donne envie de mettre des gants et de frapper comme un dingue.
Le moment le plus attendu du film reste bien sûr le combat. L’ennemi de Rocky est un dénommé Mason Dixon. Et là, c’est la déception. Non pas qu’il soit faible, mais on était en droit de s’attendre à beaucoup mieux. Voir un pseudo-rappeur sûr de lui est gonflant, Tommy Gunn aurait été un choix plus judicieux haha ! Le combat est lui-même est particulièrement réussi, l’émotion et l’adrénaline sont à leur comble. On se surprend à sauter en l’air dès que Rocky fout un poing bien placé, ou à être dégouté quand c’est le contraire. La chorégraphie est superbe, le fait de filmer comme à la télévision est une bonne idée, quoique l’impression de ne pas être vraiment dedans est gênante (les coups semblent être peu puissant).
L’émotion culmine quand Rocky est à moitié par terre, et que sa mémoire resurgit pour déverser des images de ces anciens combats, de Mickey ou d’Adrian. La fin est très réussie (l’alternative présente en bonus n’est pas aussi intense).
« Rocky Balboa » pourrait être la suite directe de « Rocky », quand on y regarde de plus près. Stallone signe un film d’une émotion forte, qui remet en place tous les détracteurs qui voyaient en cette saga un défouloir inutile pour personnes en manque d’action. Un film qui conclut en beauté cette superbe série, malheureusement inégale. Merci Sylvester, et vive Rocky !