Malgré tout le cœur qu’il y a mis, malgré sa résistance qui lui permis de tenir les 15 rounds et de finir dans un état physique déplorable, Rocky n’a pas gagné son match contre Apollo Creed.
L’ euphorie que lui offre cette parenthèse aux sommets de son sport, les gains du combat et quelques contrats publicitaires qui lui permettront un instant d’améliorer son quotidien et celui d’Adrian, va hélas vite se refermer.
Contraint par les médecins de raccrocher les gants en raison d’une grave blessure à l’œil qui risque de le rendre aveugle, Rocky disputait à priori son dernier combat, mais les fonds s’épuisent, le monde de la publicité lui est bien plus violent que celui des rings et bien vite, il doit reprendre le travail, un travail manuel, éreintant et physique dans lequel il s’épuise, alors quand en face son adversaire à qui ses fans et la presse contestent la victoire le défie, Rocky veut reprendre le chemin de la salle d’entraînement où officie son mentor, le vieux Mickey.
Ce deuxième volet, aussi réussi que le premier, s’attarde cette fois sur les doutes d’un homme que l’on dit finit pour son art, mais qui ne sait rien faire d’autre, sur le dilemme d’un mari qui partagé entre la promesse faite à sa femme de ne plus mettre les gants et sa fierté d’assurer son avenir et celui de son enfant à naître reprendra les séances de brimades et d’abnégations que sont les entraînements.
Entre doutes et questionnements, c’est finalement Adrian qu’il croit perdre à un moment qui lui apportera la force mentale nécessaire pour relever le défi et atteindre son but, mais à quel prix.
Rocky incarne dès lors une évocation du rêve américain, celui d’un homme sans espoir, d’un invisible cantonné à son quartier populaire, mais dont le talent brut ouvrira les portes d’une gloire pour laquelle il devra se battre au propre comme au figuré. Un homme dont les sentiments percent sa cuirasse et ses muscles pour mieux les chauffer et devenir l’exemple à suivre.
Bien sûr la surprise du premier volet n’est plus, mais en choisissant de développer un scénario qui a l’instar du premier film continue d’explorer cette voie du petit raté à qui l’on offre une chance inespérée, en mettant l’accent sur l’humain plus que sur le sportif et encore une fois en prenant le prétexte de la boxe pour délivrer un message universel de courage, ce deuxième film fait mouche et la série de coups que l’on prend au niveau des sentiments n’est là que pour mieux nous cueillir quand le combat arrive et qu’enfin nous est montré le résultat du travail