"Rogue One" ne se veut pas comme un épisode de la saga "Star Wars", mais comme un dérivé centré sur un groupe de Rebelles qui vont s'emparer des plans de la Death Star, point de départ de l'épisode IV. A mi-chemin entre le préquel et le spin-off, "Rogue One" commence par une introduction un peu lourde, mêlant sous-intrigues et nouveaux personnages divers. Mais à mesure que le film avance, il se renforce et trouve allègrement ses marques.
Au contraire de l'épisode VII qui jouait la sécurité avant tout, le film propose pas mal de nouveautés, évite de se focaliser sur le cœur de la mythologie "Star Wars" (la Force et les jedi sont pratiquement absents), mais respecte l'univers et se limite à quelques clins d’œil bien placés. L'ambiance est ainsi très différentes des épisodes de la franchise : on est ici face à un véritable film de guerre spatiale, au scénario assez sombre, et à la réalisation fluide et poignante.
Les combats à terre ou dans l'espace sont prenants (et largement supérieurs à ceux de la prélogie), et les effets visuels très réussis (notamment la digitalisation de certains personnages, bluffante). Les nouveaux arrivants ne sont pas très creusés, mais les héros sont attachants et charismatiques, tandis que Ben Mendelsohn campe bien un officier impérial sournois. Cependant, il se fait voler la vedette par quelques apparitions puissantes du fameux Darth Vader, que l'on prend beaucoup de plaisir à revoir sur grand écran.
Signalons également la BO plutôt jolie de Michael Giacchino, qui a repris les compositions de Williams. Malgré son côté mercantile redouté (le film n'était, à la base, pas indispensable à la franchise), "Rogue One" est ainsi une bonne surprise, et nous fait replonger avec plaisir dans l'univers de la trilogie originale, tout en ayant son propre ton.