On n’apprécie pas toujours un film au premier visionnage, parfois il faut attendre d’être prêt pour le regarder. Lorsque j’étais aller voir Rogue One au cinéma en 2016, j’étais encore jeune et je n’avais pas accroché au délire du film qui m’avait ennuyé. Aujourd’hui je redécouvre le film avec un œil nouveau et même si des défauts persistent, je suis bien plus convaincu par ce Star Wars atypique. Rogue One nous raconte comment une équipe de rebelles va tenter de s’emparer des plans de l’Étoile de la Mort afin que celle-ci puisse être détruite. Ce récit nous plonge au sein de la rébellion et de la guerre face à l’Empire, permettant notamment de voir que ce monde est plus gris qu’on ne le pense. Certains rebelle sont prêts à tout pour gagner quitte à tuer des innocents ou à pratiquer la torture et de l’autre côté certaines personnes sont forcés de travailler pour l’Empire et d’autre vont remettre en question cela. Star Wars a toujours montré un contexte de guerre mais là on est vraiment plongé dedans tout le long du film. Le film est une mission qui trouvera sa fin dans une bataille décisive pour l’avenir où nombre de victimes seront à déplorer et où la réussite de la mission passera avant tout. On est pris dans les tirs et les explosions, ce qui fait de ce film Star Wars un véritable film de guerre comme peut l’être un “Il faut sauver le soldat Ryan’’ ou un “Fury’’. Le film explore même de nouveaux environnements dont on a pas l’habitude dans un Star Wars notamment dans son climax qui se déroule sur un archipel presque paradisiaque qui prend son sens à la fin du film. La réalisation de Gareth Edwards sublime tout cela, le réalisateur de Godzilla maîtrisant le gigantisme. Ainsi, les destroyers stellaires, les TB-TT ou encore l’Étoile de la Mort sont vraiment imposants et renforcent le sentiment de danger en mettant le spectateur au niveau des personnages lorsqu’il rentre en action. On assiste également à de super scènes de chaos et de démonstration de puissance. Rien que l'entrée en scène du destroyer stellaire sortant de la pénombre de l’espace est incroyable. Le film gère très bien la tension, nos personnages étant souvent exposés au danger et vulnérable. S' ils sont touchés, ils ont de grandes chances d’y passer. Cela on le ressent car nos personnages sont humains et ne sont pas des surhommes avec des capacités mystiques (à l’exception d’un mais il reste vulnérable). Et tout cela est très bien aidé par la musique qui réorchestre certains thèmes iconiques de la saga et en crée de nouveaux qui accentuent bien la tensions dans les scènes concernées.
Le film est un film d’équipe ce qui fait que les personnages sont très importants pour le récit et… c’est là que ça pêche le plus. Ils sont majoritairement sympathiques et cool mais ils n’ont pas de dynamique de groupe et c’est regrettable. Il y en a dont on ne connaît même pas le nom. Ce manque de dynamique concerne surtout le groupe dans sa globalité car chaque perso a un ou deux duo qui marche bien. Je regrette également pas mal de caméo inutiles qui sortent du film.
Spoiler :
Le film se concentre notamment sur le personnage de Jyn, interprété par Felicity Jones, qui malgré son histoire est un personnage auquel j’ai eu du mal à m'attacher dû à son manque d’expressivité. La tête qu’elle fait sur l’affiche est la tête qu’elle fait pendant la majorité du film. Elle a quand même de bon moment d’émotion et sait être inspirante quand il le faut ce qui colle avec le message du film concernant l’espoir. A ses côtés, on retrouve notamment Cassian Andor, un rebelle prêt à tout pour mener sa mission à bien qui apprendra aux côtés de Jyn à être un homme meilleur. Le fait qu’à la fin il empêche Jyn d’achever Orson Krennic montre qu’il a compris que tuer n’était pas une fin en soit (même s' il sait qu’ils sont tous condamnés de toute façon). Il est le premier à être inspiré par Jyn et il est celui qui partage les derniers moments de sa vie. Au moment où ils sentent leur mort arrivée on sent une possible romance qui n’aura jamais l’occasion de se concrétiser vu qu’il trouve la mort dans une attaque de l’Etoile de la Mort ce qui, avec le décors paradisiaque, rappelle les essai nucléaire du Pacifique.
Un personnage qui a fait l’unanimité est celui de Chirrut Imwe, interprété par Donnie Yen, un pratiquant d'Aïkido aveugle et croyant dur comme fer à la force. Il incarne le côté mystique de Star Wars et sert de soutien aux autres personnages étant donné qu’il voit l’intérieur des gens. Et il faut le dire, il est extrêmement stylé. Je ne pourrais pas en dire de son compagnon Baze Malbus (je suis même pas sûre que son nom est prononcé une seule fois) qui est très osef. Il a des allures de vétéran avec son arme lourde mais mis à part dans sa fin il n’est pas beaucoup exploré. C’est le gars qu’on a rajouté pour avoir plus de protagonistes dans l’équipe qui en compte assez. Même son amitié avec Chirrut ne se ressent vraiment qu’à la mort de celui-ci. Pour continuer sur un persos bien plus attachant, parlons du droïde K-2SO, le compagnon de route d’Andor. Un peu le comics relief de la bande dont Jyn se méfie au début mais qu’elle finira par apprécier tout comme le spectateur. Le fait que ce soit un personnage comique ne l’empêche pas d’avoir des moments badass et une mort plus qu’héroique où il se sacrifie pour sauver ses amis. Enfin, le dernier personnage de notre bande est l’ancien pilote de l’Empire Bodhi Rook, interprété par Riz Ahmed, qui est très sympathique. Les autres personnages ne lui font pas confiance au début mais il prouve sa valeur en s’investissant à fond dans la mission (il trouve même le nom du film) dans l’espoir aussi de se racheter pour ses erreurs passées.
Il nous reste enfin l’antagoniste du film Orson Krennic qui est bien sans être incroyable. On sent qu’il est frustré par la façon dont ses supérieurs le traitent et qu’il aimerait être jugé à sa juste valeur. Son regard à la fin s’apprête à le compter en victime collatérale montre sa haine envers tarkin et Vador pour qui il n’était qu’un pion remplaçable.
Pour parler rapidement de ces deux là, je ne suis pas fan de la “résurrection’’ de l’acteur de Tarkin, j’aurais amplement préféré le recast. Quant à Vador, c’est toujours cool de le voir surtout quand le film lui donne l’occasion de briller dans une des meilleures scène du film où il montre tout le danger qu’il représente.
La fin du film amène à un nouvel espoir avec le personnage de Leïa, nouvel espoir né du sacrifice de nos héros pour que d'autres puissent à leur tour inspirer l’espoir dans la galaxie (un peu comme dans Les derniers Jedi).
Pour conclure, malgré quelques bémols au niveau des personnages et de leurs relations, Star Wars Rogue One rend honneur à la franchise et est sûrement l’un des meilleurs contenus Star Wars depuis le rachat par Disney. Si on pouvait avoir plus de projets Star Wars qui prennent des risques comme ça en s’éloignant de la formule classique alors je pourrais croire au renouveau de la franchise. Il faut garder espoir et espérer que ce film en inspirera d’autres.