Aller voir un Star Wars au cinéma est toujours une expérience particulière, quoi qu'on en pense. Si l'ouverture ne t'explose pas à la figure avec son thème d'anthologie il n'y a pas à tergiverser, on est devant un opus de qualité, un opus qui relance l'intérêt autour des futurs projets de la licence, jetant aux oubliettes le souvenir "légèrement" mitigé du septième. Plus de fan-service à outrance ou si peu, juste de quoi ravir en de légers moments d'extases (Dark Vador, sublime) et/ou provoquer quelques sourires, l'équilibre dans la force est enfin retrouvé.
Du synopsis de départ on se confronte à une crainte des plus compréhensibles. Certes, il ne va pas s'agir d'un honteux repompage des grandes heures de la saga mais d'un spin-off bien maigrelet contant des événements simplement évoqués, peu nécessaires en somme. Les Rebelles ont acquis les plans de l'Etoile Noire... Comment diable ? C'est bien mince nous disions et cela sent vaguement les embruns d'un ennui mortel. Pour autant dans son exécution, Rogue One sauve le projet en offrant à son public une histoire, il faut le dire, assez mature, dynamique et bougrement satisfaisante visuellement parlant. L'ambiance galactique est posée, les voyages climatiques en des terres diverses s'enchaînent et ne se ressemblent pas. Tout se tient en somme.
Rogue One, on le disait est agréable dans son visuel. Ce n'est pas peu dire que de l'affirmer lorsque le film t'offre tant d'effets pyrotechniques d'une ampleur à couper le souffle, tant de dynamisme dans les dog-fight spatiaux et j'en passe et des meilleurs. Le divertissement que l'on attendait est là. Maintenant est ce que le scénario suit le même chemin ? Oui et non, je suis mitigé à son égard. D'un côté on peut se rendre compte que l'audace n'a pas quitté la franchise Star Wars après son rachat par Disney, ce qui pourtant était à craindre. Non là, l'effet dramatique règne en maître et ne fait guère dans la dentelle avec les protagonistes. Ce qui pêche à l'inverse c'est notre capacité à être réceptif à ce Star Wars 3,5. Certains n'y verront rien de plus qu'un film d'action bien monté mais aux enjeux légers et au casting pas toujours très charismatique (excepté Mikkelsen, toujours parfait), quand d'autres le situeront avec aisance dans l'univers laissé par Lucas en le portant sur le devant de la scène filmique. Personnellement je me verrai à mi chemin de ce rapport, mi-emballé par l'expérience mi-sceptique sur l'impact qu'il laissera.
Rogue One, un film très divertissant qui, honnêtement, fait le travail. On en attendait pas moins et sans doute pas plus.