Attablé seul dans un restaurant de quartier bondé, Claudio attend sa femme qui est en retard. Un individu impatient et perturbé exige sa place. L’avocat respecté finit par accepter avant de l’humilier verbalement devant les autres clients. Sur le parking, le couple, prêt à partir, est agressé par le rancunier. Une altercation s’ensuit entre les deux hommes. Un coup de feu retentit.
Le fond de l’air est rouge et intoxique les âmes. Il coule sur les murs, souille les visages et les mains. On explique comment épuiser une mouche pour la tuer plus facilement. Sur le plateau d’un jeu de guerre, il n’y a rien à faire contre l’annexion de la Pologne. L’enlèvement devient une danse. Des corps disparaissent dans le désert. Et quand le soleil se cache le temps d’une éclipse, c’est le ciel argentin de 1975 qui saigne.
Polar métaphorique ou conte macabre teinté d’absurde, le jeune réalisateur mélange les genres pour aborder la chute du pays dans la dictature. On s’écarte des lois, ferme les yeux et finit par courber l’échine. La violence quitte les mots pour envenimer les actes. Le coup d’Etat est annoncé.
La démonstration est claire, mais bien lourde. La reconstitution soignée est plombée par des effets de style. A force d’user de plans fixes inutilement prolongés, de ralentis ou de digressions, le discours devient pompeux, épuisant, inefficace.
5/10
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