Il est toujours frustrant et un peu triste d’avoir l’impression de passer à côté d’un classique et de ne pas vraiment comprendre pourquoi tant d’amour lui est porté. C’est le cas pour moi avec « Rome, ville ouverte » qui comme une bonne partie des quelques films italiens néoréalistes que j’ai pu voir me laisse froid et suscite avant tout un ennui poli. Le long-métrage de Rossellini a le mérite de poser son cadre dans une ville de Rome tout juste libérée et donne ainsi un cachet authentique et quasi documentaire au film (d’où son rattachement au courant néoréaliste ? je ne suis pas assez expert sur le sujet pour pouvoir m’étendre).
Hélas l’intrigue s’éparpille entre de trop nombreux personnages et sous-intrigues d’intérêts inégaux (je retiens surtout le prêtre et la mère) et peine à susciter la tension et l’émotion recherchée par le cinéaste. Le souci provient peut-être du fait que ne nombreuses œuvres sur des thématiques similaires (l’occupation, la résistance, la torture…) sont depuis passées par là et ont provoqué chez moi bien plus d’implication. Ici je reste malheuresement à distance. Toutefois les 15 dernières minutes réveillent l’intérêt avec sa violence crue/dérangeante et son final à la fois pessimiste mais également porteur d’un certain espoir (le symbole des enfants).