Pas tous les jours qu'on se regarde un film qui a 70 ans.
Ma première surprise a été le jeu des acteurs. D'habitude je trouve les films des années 40-50 terriblement "théâtralisés" et ici justement, le jeu est assez convaincant (si on excepte celui du colonel allemand qui jette toutes ses clopes sur la moquette) pour l'époque. L'intrigue est assez en ligne droite, et on assiste plutôt à un "morceau d'histoire" qu'à une véritable course au suspense, c'est sûr. Notez que le film est de 1945 pour un récit ("inspiré de faits réels mais dont tous les personnages sont imaginés, toute ressemblance blablabla") prenant place en 1943; c'est quasiment un film d'actualité en fait.
Ce qui m'a beaucoup amusé ce sont des thèmes de cinéma "originaux". Pour moi, la Grande Vadrouille avait posé la "mélodie-sifflée-pour-se-reconnaître" (reprise du reste dans le Corniaud), eh bien j'ai eu l'impression d'un "djeunz" qui découvre que le thème de Kashmir n'est pas de Puff Daddy : 20 ans plus tôt, Roma Città Aperta proposait déjà le sifflement en question ! - le côté humoristique en moins, naturellement...
* LITTLE SPOILER * La moralité de l'histoire est un peu phallocrate, mais ça on aurait du mal à le dissocier de l'époque : la "material girl" (dont la mère maquerelle (Carla Rovere) d'ailleurs fait étrangement penser à Madonna) vend les idéaux de son mec pour un manteau de fourrure - qu'elle n'emportera du reste pas au paradis.
Un film à replacer dans son contexte historique et temporel, mais qui vaut la peine d'être vu ne fût-ce que pour la "kultuur" (-konfituur). En bande c'est plus facile, et ça permet un peu d'humour aussi; on a bien ri avec l'équivalent du "Wilhelm scream" des scènes de torture, reproduit 2 ou 3 fois pendant le film.
Et je ne m'étendrai pas sur le côté néoréalisme car je fais pas le malin, j'ai aussi lu l'article Wikipedia ce soir alors allez le voir vous-mêmes :) http://it.wikipedia.org/wiki/Neorealismo_%28cinema%29.