Suite aux triomphes commerciaux de Halloween et de Vendredi 13, l'année 1981 voit une déferlante de slashers s'imposer dans les salles. De Carnage à Happy Birthday en passant par Halloween II et Le Tueur Du Vendredi, le genre est à son apogée malgré la sévérité d'une censure qui veille au grain et qui déçoit bon nombre d'amateurs d'effets gore. Rosemary's Killer fait indéniablement partie de cet Âge d'Or qui dut néanmoins subir le bon vouloir des censeurs en étant expurgé des sanglants effets composés par l'illustre Tom Savini. Il fallut attendre 2002 pour découvrir l'intégralité du métrage via un DVD édité par Blue Underground (et 2010 pour la version HD via le même éditeur).
En 1944, la jeune Rosemary écrit une lettre de rupture à son fiancé parti combattre sous les drapeaux. L'année suivante, lors du traditionnel bal annuel estudiantin, Rosemary et son nouveau conjoint sont atrocement assassinés à coups de fourche par un mystérieux soldat américain. Suite à ce drame, le père de Rosemary décide de proscrire le bal... 35 ans plus tard, l'interdit est levé et les meurtres se perpétuent.
Efficacement réalisé par Joseph Zito, Rosemary's Killer reste certainement l'un des meilleurs slashers de ce début des années 1980. Contrairement à de nombreux métrages du genre, celui-ci entre immédiatement dans le vif du sujet avec des meurtres mémorables, car graphiquement brutaux, qui m'ont particulièrement mise mal à l'aise (dont un égorgement dans une piscine au réalisme hallucinant).
Empruntant certains codes du giallo, le suspens est habilement mené au rythme d'une partition musicale à l'atmosphère effrayante signée par l'excellent Richard Einhorn et animé par un casting de jeunes acteurs plutôt convaincants, dont Vicky Dawson qui ressemble à s'y méprendre à Amy Steel (la final girl du Tueur Du Vendredi) et qui se voient toutes deux, cette année-là, interpréter une semblable scène, armées d'une fourche, dans leur film respectif. Amusant.