Une excellente interprétation d'Emilie Dequenne, mais une direction d'acteur cherchant le surjeu qui m'extrait de l'écran (la scène où Rosetta jetée à l'eau, tente de regagner la rive, en est un exemple). Une caméra magnifiquement vibrante, nerveuse et parfois caressante, incarnée et affectueuse, mais qui ne sait plus s'arrêter parfois, comme ivre. Pour le reste, le scénario me déplait, il force trop le trait dramatique, bien qu'il s'agisse moins d'un récit misérabiliste qu'une histoire d'âme humaine, d'amour plus fort que les ténèbres. Rosetta qui s'exclame dans son lit "J'ai enfin un nom, un travail...", trop explicite mince alors ! La chamaillerie au sol lors de la première visite de Riquet sur le camping est totalement gratuite et ne semble justifiée que pour illustrer le caractère combatif du personnage. La fin avec la bonbonne de rechange (sans compter la collation ingérée simultanément à l'asphyxie volontaire !), est teintée d'humour noire, de grotesque, mais curieusement je n'y crois pas vu la vitalité débordante de Rosetta. A moins que je sois passé complètement à côté de l'intention ?!
Outrancié et bancal.
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