Rubber est au delà du bon ou du mauvais film tant nous avons affaire à une curiosité, une ambiguïté mise en image par Quentin Dupieux. Le pitch suffit à interroger : L'histoire d'un pneu tueur ayant la faculté de faire exploser ce qu'il désire par la pensée. Un pneu, oui oui vous avez bien lu! Après une introduction accrocheuse qui donne le mot d'ordre, "aucune raison", après l'éveil de ce pneu et la découverte de sa capacité, Dupieux déroule un immense n'importe quoi qui arrive malgré tout à trouver une certaine cohérence dans le respect des codes relatifs aux différents films d'horreurs dont il s'inspire ouvertement. On pourrait donc qualifier Rubber de Survival slasher thriller zombie moovie! C'est comme si quelqu'un avait compressé l'histoire du cinéma d'horreur de Psychose à Duel en passant par Zombie avec un relent de Tueurs Nés et appuyé sur le bouton "Lecture aléatoire". Une prouesse de ce côté car concilier incohérence et respect des codes, même si en dehors d'un humour très visuel l'intérêt global en pâti, montre bien la maîtrise de celui que l'on connait aussi sous le nom de Mr. Oizo. La distribution est plutôt bonne même si il est évident que la star ici est en caoutchouc et, autre prouesse, à la limite de l'humanisation. Une humanisation réussie uniquement grâce à de la musique et quasiment sans effets spéciaux. Alors si Rubber est inégal, ce véritable ovni cinématographique n'en reste pas moins une œuvre tranchée. Certains crieront au génie, d'autres au scandale. Une approche qui rend la critique facile mais la notation difficile.