Vous ne regarderez plus les pneus de votre voiture de la même façon.
Dans le désert californien, des spectateurs assistent par le biais de jumelles au parcours d'un pneu vivant, tuant tout ce qu'il trouve de vivant...
Au royaume du non-sens, "Rubber" est roi. En effet. Il fallait oser faire un tel film. Et c'est justement parce que l'intrigue paraît absurde que le film est intriguant. Un pneu tueur psychopathe, voit-on cela dans tous les films ? Nan. Etant particulièrement fasciné par les films osés, au concept novateur, sans complexe et au style unique, "Rubber" ne s'imposait pas tout de suite pour autant comme une oeuvre attirante et réussie. Au final, l'on peut trouver le film soit génial, soit absolument nul. Je suis de la première catégorie, mon père de la seconde, par exemple. Et donc, au-delà de l'intrigue, le réalisateur rythme parfaitement son scénario, orchestre et cisèle chacune de ses scènes avec intelligence et trouve la durée tout à fait adéquate. L'ensemble est paradoxalement cohérent.
Bref, un pur ovni, passionnant et attachant, sans vraiment l'être. On ne voit pas des "Rubber" tous les jours. Avec un peu plus de popularité, le film de Quentin Dupieux pourrait bien devenir culte et une nouvelle référence pour un nouveau genre.
Ma note 5 étoiles est plus significative qu'autre chose, car le film a ses défauts. Mais sa façon d'interroger le spectateur sur le comment du pourquoi est admirable. Le lieutenant Tchad nous prévient dés le début de toute manière. A lui de dire aux détracteurs : "Pourquoi regarder le film en entier alors que je vous ai prévenu dés les cinq premières minutes ? Aucune raison." Moi, je dis chapeau bas.