Dans le paysage cinématographique français du début du XXIème siècle, il y a deux écoles: ceux qui font des films à revendications sociales pour t'expliquer que le racisme et la misogynie c'est aussi méchant que la guerre et ceux qui préfèrent faire de bons films.
Sous ses airs de bouffonnerie provocatrice, "Rubber" pose deux véritables questions. Tout d'abord, c'est une réflexion sur la stupidité des spectateurs, prêt à payer pour aller voir l'histoire d'un pneu télépathe et psychopathe et sur l'intéressement désabusé des faiseurs de films qui, non content de vendre de la merde, en viennent à assassiner les spectateurs pour ne même pas avoir à finir leurs films. Dupieux avait déjà exploré ce thème dans son très populaire "positif": "vous êtes des animaux", incapable ne serait-ce que d'essayer de comprendre ce que l'on vous vend en vous faisant passer ça pour de l'art.
La 2ème question posée est, elle, plutôt à rapprocher de son premier "non-film": au fond, pourquoi tout devrait-il toujours avoir un sens?