Rush
7.2
Rush

Film de Ron Howard (2013)

La Formule 1, ce n'est pas que des voitures qui font des tours de circuit.

Je débarque dans la salle, la fleur au fusil, ne connaissant absolument rien de l'histoire de la F1 et de la rivalité entre Niki Lauda et James Hunt. Et j'en suis ressorti avec la grosse banane.

Avec ce Rush, Ron Howard nous rappelle qu'il peut également être un grand réalisateur, un réalisateur qui dirige des personnages forts, un réalisateur qui sait mener un climax typiquement hollywoodien. On aime bien critiquer le Ron Howard et ses Da Vinci Conneries, mais avec Backdraft et Appolo 13 dans sa filmographie, on sait que le mec est capable de bonnes choses. J'aime le sport en général, j'aime le fait que ce soit un combat de gladiateurs modernes, 2 équipes, 2 individus en duel, se jaugeant, se défiant, et donnant tout ce qu'ils ont pour la victoire et la gloire. Le sport, c'est le terrain de jeu idéal pour connaître la valeur d'un homme. Face à lui-même et à son adversaire, il ne peut plus mentir, il ne peut plus faire semblant. Sa personnalité, son caractère s'exprime pleinement et totalement. Et Rush traduit parfaitement ces sensations. L'opposition entre 2 personnalités aux caractères diamétralement différents. Nikki Lauda le besogneux, le travailleur, le technicien, le calculateur contre James Hunt l'instinctif, l'irrationnel, l'inconscient. Ces 2 là sont liés par l'amour de l'asphalte, l'odeur du goudron brûlé, l'adrénaline de la victoire.

L'histoire nous le rappelle sans cesse, on ne devient un grand champion que s'il y a un adversaire à sa taille en face. On ne vainc pas sans péril dans ce milieu, on ne nait que sous la douleur et l'adversité. Mohammed Ali contre Foreman, Federer contre Nadal, Prost contre Senna, Real Madrid contre le Barça. On a besoin d'une rivalité pour dépasser ses limites. Et Rush retranscrit ça à la perfection. La rage de vaincre, mais surtout celle de vaincre l'autre, la rage d'aller encore plus loin, mais surtout plus loin que l'autre. La rage de retrouver les paddocks après un grave accident et des plaies encore vives pour empêcher l'autre de prendre son titre qui est le sien. Et derrière tout ça, le respect et l'amitié qui se développe au fur et à mesure de la rivalité. Parce qu'ils savent qu'ils font finalement parti d'un truc qui les dépasse. Et qu'à la fin, ils ont dépassé leur limite grâce à l'autre. L'interprétation de Niki Lauda et de James Hunt sont épatantes. La ressemblance y est troublante. Daniel Brühl livre une prestation incroyable d'un pilote arrogant,minutieux, sur de sa force, mais conscient de son statut d'homme face à la mort.

Et ce sentiment absolument jouissif de renaître de ses cendres alors qu'on est au plus bas, ce shoot d'adrénaline qui nous fait entrer dans la zone et décupler nos capacités sensitives, cette symbiose entre le son et l'image qui nous scotche à notre siège. C'est l'essence même du cinéma, c'est ce qu'il nous fait l'aimer, l'adorer. Rush c'est tout ça à la fois.

Je n'en attendais rien, et j'ai pris un bel uppercut à la fin du film.
NonoDarko
8
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le 29 sept. 2013

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NonoDarko

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