Il est en général dans la filmographie d’un réalisateur un film que l’on qualifie de film somme, qui regroupe en une œuvre l’ensemble des thématiques et des caractéristiques artistiques et techniques qui décrivent l’ensemble de ses travaux, ce film arrive normalement - s’il doit arriver, certains cinéastes ne le produisent jamais - en fin de carrière ou à un tournant significatif de celle ci. Wes ANDERSON choisit lui de nous le faire dès son deuxième opus, notifiant ainsi sa volonté de tracer sa propre route en suivant d’abord son instinct et sa vision du cinéma et exposer sitôt son coup d’essai précédent quels seront les traits de son art.


Max Fischer est un jeune garçon qui déborde d’imagination, élève du prestigieux lycée Rushmore où il s’épanouit en multipliant les activités extra scolaires et en créant des pièces de théâtre, sa versatilité et une très grande finesse d’esprit nuisent cependant à sa scolarité. Lorsqu’il tombe amoureux d’une institutrice, ses plans élaborés avec l’aide d’un mentor aussi blasé que riche, lui vaudront le renvoi de cette institution, il devra alors en finir avec l’imaginaire et le monde qu’il s’est créé pour devenir et être.


Le premier aspect qui saute aux yeux et qui rejoint l’idée première de film somme qui ouvre cette critique, réside dans le côté théâtral du film, qu’il s’agisse d’un des thèmes centraux du récit ou la symbolique des rideaux qui marquent chaque chapitre du film. Le théâtre et sa mise en scène, tout comme son décorum qui s’affranchit des contraintes du paraître réel bien plus facilement que ne le fait habituellement le cinéma, restera une inspiration évidente dans la future filmographie et la mise en scène de Wes Anderson.

Toujours pour argumenter sur cette idée de film somme, nous est évoqué de façon évidente ou en filigrane ce que nous trouverons à l’avenir dans sa filmographie, la mélancolie nichée dans les codes de la comédie, les souvenirs enjolivés pour ne pas affronter le réel de son existence, les relations dysfonctionnelles au sein des familles, les amours contrariées par la raison des adultes ou bien encore la quête aquatique et à travers elle celle d’une rédemption et même des clins d’œil prémonitoires à un certain hôtel ou un certain train qui seront bientôt les décors où seront traités l’un des thèmes majeurs du cinéma de ce réalisateur, celui de la filiation et de la transmission.


Wes Anderson en deux films, parvient à suffisemment m'intriguer et m'intéresser comme réalisateur.

Créée

le 5 oct. 2022

Critique lue 12 fois

Critique lue 12 fois

D'autres avis sur Rushmore

Rushmore
Kenshin
8

Do the Max. [Semaine spéciale Wes Anderson - Ep04]

Où l'on découvre un adolescent qui s'investi dans un maximum de choses. Où l'on mange des carottes avant d'aller faire une marche malgré la brise. Où l'on voit de l'escrime. Où l'on balbutie quelques...

le 28 mai 2012

67 j'aime

12

Rushmore
Sergent_Pepper
7

Youth without truth

Le deuxième film de Wes Anderson est son acte de naissance cinématographique, tant du point de vue de son identité que de sa reconnaissance par le public. Toujours épaulé à l’écriture par Owen...

le 5 oct. 2016

56 j'aime

4

Rushmore
Jambalaya
9

Fischer King

Je le confesse, j’ai mis du temps à apprécier le cinéma de Wes Anderson, tout du moins ses derniers films qui semblent les plus extravertis et les plus personnels. Si j’ai beaucoup aimé À bord du...

le 14 mai 2014

45 j'aime

10

Du même critique

Elephant Man
Spectateur-Lambda
9

Critique de Elephant Man par Spectateur-Lambda

Alors que jusqu'ici David LYNCH n'avait réalisé que quelques courts métrages expérimentaux et un premier long métrage Eraserhead (1976) qui le classaient parmi l'avant garde artistique et lui...

le 3 oct. 2022

9 j'aime

5

Au boulot !
Spectateur-Lambda
6

Vu en avant première

On va tout de suite évacuer un truc, je suis une indécrottable gauchiasse et plus je vois l'état de notre société, plus j'affirme ma position politique et plus je trouve la droite dangereuse et...

le 5 nov. 2024

8 j'aime

1

La Mouche
Spectateur-Lambda
8

Critique de La Mouche par Spectateur-Lambda

Retrouver la société de production de Mel BROOKS au générique de ce film n'est pas si étonnant quand on se souvient que le roi de la parodie américain avait déjà produit Elephant Man (1980).Un autre...

le 3 oct. 2022

7 j'aime

4