Pour les enfants qui n'ont jamais ouvert le drôle de livre de Roald Dahl, Sacrées Sorcières, dont l'histoire met en garde les plus jeunes contre les "monstres" modernes qui n'ont pas l'air d'y toucher (une leçon toujours très bonne à prendre...), et pour eux seuls, cette adaptation de Robert Zemeckis sera un enchantement. Pour les adultes, c'est l'overdose de fond vert et animations approximatives qui vous jettera un sort d'irritation des yeux... Que l'on pense aux design incompréhensible des souris (on leur a tiré deux traits au feutre Velleda pour leur faire des sourcils), à l'acharnement à mettre du numérique partout (le chat ? La poule ? Ne pouvait-on pas inclure quelques scènes, les plus faciles par exemple, avec de vrais animaux, afin de changer de ces visuels animés laids et peu crédibles) ou encore aux entorses faites au livre sans plus d'explications (on passe de la Norvège en Amérique, on ajoute un personnage"souris" féminin qui ne sert à rien si ce n'est tortiller l'arrière-train et faire la belle pour bien faire comprendre que "c'est une fille" - bonjour les clichés -...). Aussi, la fin en happy-end abusive en cotillons et confettis nous bloque en position "mi-outré, mi-incompréhensif" ("C'est la fête ! Joyeux Noël !"... Mais pourquoi ?!). Dommage pour la fin tendre du livre et celle (plus optimiste mais bien trouvée) du premier film adapté, Les Sorcières, qui en 1990 (donc trente ans avant cette version) réussissait à être mille fois plus crédible avec ses animatroniques et ses vraies souris, trop mignonnes. Et à comparer les castings des deux films, on est navré pour Anne Hathaway, Octavia Spencer et Stanley Tucci, mais on leur préfère mille fois Anjelica Huston et surtout Rowan Atkinson, ainsi que les acteurs moins connus pour la mamie et le héros, très attachants (ce qui n'est pas le cas des héros très lisses du cru américain). On a cependant respecté grossièrement le livre, la musique est correcte, et les enfants les moins regardants seront contents de se divertir avec cette version 2020. Pour les adultes, fuyez les ajouts numériques abusifs et la fin en "Joyeux Noël !" (au littéral, on vous jure !) qui nous font tomber les yeux dans la marmite...