Un film qui se révèle fort intéressant. On ne s'ennuie jamais durant ces trois heures de film. Il y a nombre de scènes épiques, peut-être (suggestion perso) sous l'influence des films type Alexandre Nevski ou Ivan le Terrible.
Bien sûr, le film a un aspect de propagande pro Nasser (Saladin, rassembleur du monde arabe, précurseur de Nasser), mais ce côté sait se faire assez discret pour ne pas gêner le spectateur contemporain. Oubliant au passage que Saladin, né à Tikrit (Irak actuel) était un kurde irakien...
Mais cela n'a guère d'importance maintenant, car le message principal du film est un message de tolérance , d'acceptation de l'autre et de rejet des fanatismes, notamment religieux. Des thèmes chers à Chahine (voir par exemple le Destin).
On notera par ailleurs que le héros (fictif, pas Saladin) du film est un arabe chrétien (finalement on voit peu ça dans ce type de films). La plus belle scène du film est d'ailleurs celle de la nuit de Noël, où les deux camps (les Croisés et les Arabes chrétiens) fêtent Noël (chacun de son côté puisqu'ils sont en guerre, mais leurs chants finissent par se mêler).
On peut regretter peut-être la vision un poil caricaturale de certains personnages (dont Philippe Auguste) et une reconstitution un peu approximative pour les costumes des occidentaux (pour les orientaux, je ne sais pas, je n'ai pas de références).
A noter que le moment où Saladin se rend dans le camp croisé et soigne Richard Coeur de Lion est raconté aussi (de façon différente) dans un film hollywoodien (dont Saladin n'était pas le personnage principal). Histoire (plus ou moins authentique) qui a circulé, sans doute...