Feux de joie
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La qualité la plus remarquable de Samhein, et ce n’est pas la première fois que je remarque cela concernant les films fantastiques irlandais, c’est son ancrage très réussi dans le quotidien et la grisaille d’un quartier de la classe moyenne en Irlande : la description des tares socio-familiales, la plongée dans les enfers d’une famille irlandaise dysfonctionnelle, sont si réalistes que l’on pourrait presque se croire dans un film de Ken Loach !
Ce réalisme est aussi dû au choix des actrices, quelconques physiquement contrairement aux pin-up de la plupart des films américains, mais excellentes quant à leurs interprétations.
L’introduction du thème du harcèlement scolaire est plutôt réussie aussi même si les proportions qu’il prend à la fin paraissent un peu invraisemblables, la plus méchante des adolescentes voulant carrément brûler vive l’héroïne, et ses complices ne s’y opposant qu’assez mollement. La réalisatrice interviewée à ce sujet se justifie en disant avoir voulu montrer que « les comportements des humains peuvent se révéler aussi diaboliques que les démons eux-mêmes. Nous avons en chacun de nous une grande part de méchanceté et de perversité. »
Cela n’empêche pas le film de distiller une sourde angoisse et de proposer quelques moments bien flippants. Les mélanges entre surnaturel et suspense psychiatrique, entre fantasme et réalité, sont aussi très réussis, même si l’on peut regretter que la manière dont le surnaturel l’emporte à la fin soit plus convenue et un peu confuse.
Samhain , premier long métrage de Kate Dolan, a reçu le prix du jury au Festival international du film fantastique de Gérardmer 2022. Un prix mérité et une réalisatrice à suivre !
Créée
le 5 nov. 2024
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