Alors je ne sais pas pour vous, mais la seule raison pour laquelle j'attendais Sans aucun remords, c'était pour revoir l'association Stefano Sollima/Taylor Sheridan, déjà à l'oeuvre sur l'excellent Sicario : la Guerre des Cartels, suite du chef d'oeuvre de Denis Villeneuve. D'ailleurs, on retrouve dans tous ces films la patte de Taylor Sheridan : pas de gras, ça va à l'essentiel, et c'est très ancré dans le réel avec cette volonté que tout soit palpable à l'écran.
Mais je ne vais pas vous la faire à l'envers, Sans aucun remords, ce n'est pas l'histoire du siècle, il y a beaucoup de clichés du cinéma d'espionnage américain (surtout dans le troisième acte, pffff), bref c'est très générique vu de loin comme ça avec cette histoire de super-soldat qui se venge de la mort de sa famille, mais l'un dans l'autre, Sollima tourne tout ça avec une réelle conviction et le casting est suffisamment solide pour nous faire croire à tout ce qu'il se passe à l'écran, que ce soit Jamie Bell ou Guy Pearce, mais c'est bien évidemment Michael B. Jordan qui remporte tous les suffrages.
Non, la grande force de Sans aucun remords, c'est la mise en scène des grands moments de bravoure du film : pas de shaky-cam, pas de montage hyper-cutté, le réalisateur italien laisse ses plans durer pour mieux retranscrire cette idée de réel que nous voyons à l'écran
y compris dans l'amerrissage d'urgence d'un avion, peut-être la meilleure scène d'action du film
et pour mieux rentrer dans le film.
Bref, Sans aucun remords a beau être inférieur à Sicario 2 qui avait un scénario plus passionnant, il n'en reste pas moins un divertissement de qualité, à hauteur d'homme et des dilemmes moreaux qui l'habite!!