Comment saisir la véritable essence de ce documentaire, comment saisir son véritable objectif ? C’est la question que je me suis posé à mon 2nd visionnage de Sans Soleil. Et pourtant, il me paraît de plus en plus que je ne pose pas les bonnes questions. Est-ce d'abord vraiment un documentaire? Sans Soleil pourrait enfaite être classé comme essai, journal intime, expérimentation ou encore réflexion méta.
Le réalisateur nous pose un contexte qui cadrera notre épopée. On voit à l’écran les images de Sandor Krasna, photographe fictif, commentées par une voix féminine qui lit des lettres en commençant ses phrases par il m'écrivait. On est rapidement emporté dans l'odyssée créé par le réalisateur. Une Odyssée qui commence dans un train au Japon. Le ton est donné, le rythme est lent, contemplatif au tempo de la voix féminine.
Ce voyage nous emmènera aux 2 pôles extrêmes de la survie. La Guinée-Bissau et le Japon chacun à des moments clés de leur histoire. La Guinée-Bissau est
meurtrie par sa Guerre d'indépendance contre le Portugal, le mot d'ordre est Rebâtir mais sans ses leaders comme Cabral, assassiné aux premières lueurs de l’indépendance. De l’autre côté du monde, le Japon est en plein essor économique, sa société se transforme tout en gardant ses traditions millénaires.
Mais Sans Soleil n'est pas un documentaire d'histoire ou de géopolitique de l'époque. C'est une réflexion sur l'humanité en y observant 2 de ses pôles les plus extrêmes. Sans Soleil suit des visages, des individualités et recherche les rites. Il s'agit d'une véritable autopsie de ces 2 sociétés. À la seule différence, que c'est une autopsie faite sur un corps incarné.
La voix féminine est très importante dans Sans Soleil, à chaque fois en commençant par "il m'écrivait", elle nous invite à l’introspection en commentant par exemple les rites initiatiques du nord de la Guinée Bissau ou encore des jeunes japonais s'amusant dans un karaoké à Shibuya.
Introspection, c'est le mot d'ordre de Sans Soleil, une réflexion sur l'humanité pour nous questionner sur nous même et notre rapport au reste de l’humanité.