le cinéma de Varda est assez éclectique, mais transpire toujours de la personnalité attachante de la cinéaste : quelqu'un de simple, sensible, engagée mais sans colère vive, et qui garde toujours un petit rien de malice.
Et en dépeignant le parcours d'une SDF à la façon d'un Rashômon, au travers des témoignages de personnes qu'elle a rencontrer, tout cela ressort. Parce que le film montre un vrai attachement aux pauvres, aux déclassés, aux modestes et aux oubliés (ceux avec qui Mona s'entend le mieux. Et c'est pas souvent que le cinéma nous dépeint avec honnêteté les sans-abris, les marginaux, les travailleurs saisonniers, ou les petits vieux dont on attend juste qu'ils claquent), fustige l'égoïsme et l'hypocrisie des autres, s'amuse à nous mettre du bout de quasi-documentaire ( le passage sur les platanes) sans que cela choque tant le filmage est, lui aussi, documentaire, et nous montre surtout ce que tous ça a d'à la fois tragique et banal.
Et moi de devoir ajouter comme terme pour qualifier le ciné d'Agnès Varda: Humain. Profondément humain.