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Si pour des velléités d’ordre d’exploration sociétale il serait intéressant de comprendre comment le boute-en-train Jim Halpert alias John Krasinsky, a pu devenir le père fondateur d’une saga d’horreur à la teinte biblique, il n’en reste pas moins que ces trois testaments sont des films et qu’ils doivent être traités de la sorte.


Il y aurait beaucoup de choses à dire sur la désormais trilogie Sans un bruit dans son ensemble mais tenons en sujet le dernier en date, Sans un bruit : jour 1. Réalisé par un « Yes Man » du nom de Michael Sarnoski (réalisateur de Pig avec Nicolas Cage, 2021), le projet, initialement prévu pour Jeff Nichols trouve sa genèse dans la tête de John Krasinski épaulé de son nouveau « Partner in crime », Michael Bay. Si le décor change, que les personnages ne sont plus une famille de Red neck mais une femme en phase terminale et son chat et que le choix de la direction du film est plus le film catastrophe que le film survivaliste, tout dans les thématiques est fixé depuis le premier opus.

D’une pluie de météore comme châtiment divin pour l’enfer terrien, c’est-à-dire New-York, jusqu’au choix de l’enjeu qui n’est autre qu’une quête du dernier repas (et j’en rajoute à peine), le film se pose comme un solide jalon du « Krasinski universe ». L’arrivé d’un protagoniste, sous les traits de Joseph Quinn, tout droit sortie de l’eau (en l’occurrence une bouche de métro inondée, mais le principal est bel et bien qu’il sorte de l’eau) qui naitra dans le récit comme une évidente et qui finira en sauveur blanc qui risquera tout pour offrir la fin de vie rêvé à nôtre héroïne, donne le ton de l’analyse post-visionnage. Voilà ce qu’est ce long métrage : un prétexte pour explorer la vision du monde de Krasinski avec tout ce qu’elle comporte d’américain (l’adjectif) et réactionnaire. C’est d’ailleurs le cas de l’ensemble de la saga Sans un bruit. D’un pamphlet sur la parfaite petite famille puritaine post-apo dans le premier, d’une étude de cas de la rédemption sous surdité dans le second à la recherche du salut de l’âme, c’est-à-dire une pizza, dans le troisième, il est possible le tampon biblique soit trop gros et perde en route quelques personnes pour qui ces thématiques peuvent paraitre trop éloignées de leur vision propre du cinéma de divertissement.


Une fois évacué cette partie de l’analyse en profondeur, rendons à césar ce qui ne fait que lui appartenir, le film est efficace. Platinum Dunes n’est pas qu’une usine à détruire des classiques horrifiques, elle est aussi le bébé de nul autre que Michael Bay. Cette corrélation permet peut-être d’effectivement de bien mieux supporté d’être écrasé sous les gros sabots du film. Car oui, s’il y a bien un réalisateur à qui nous avons pardonné des épaisseurs voir même des lourdeurs au cours de la carrière, c’est bel et bien Michael Bay. Nous pardonnerons donc une fois de plus sa boîte de production car la simple présence son nom au générique nous ferait avaler n’importe quelle pilule.

Sans un bruit : jour 1 est un film fonctionnel et pas désagréable. Une expérience de tension qui emmène le spectateur où il doit être emmener grâce aux différents savoir faire d’écriture (la moyenne) et de caméra (moyenne haute genre) pour offrir une expérience émotionnellement forte selon vos sensibilité dans les thèmes (trigger warning sur la maladie) mais oubliable sans être catastrophique.


Gaël Ryckewaert

Gal-Bickle
5
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le 5 juil. 2024

Critique lue 5 fois

Gaël Bickle

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