Trente années ont passé depuis Scènes de la vie conjugale, trente ans de séparation. Lorsque Marianne rend visite à Johan, elle trouve un vieil homme endormi sous la véranda. Il est devenu très riche en héritant d'une tante danoise, vit un peu reclus non loin de son fils Henrik qui a perdu sa femme et vit lui même seul avec sa fille de 19 ans.
Marianne n'ose d'abord pas réveiller Johan, pense à partir, puis elle se ravise, le réveille. De nouveau, malgré les années, la magie opère, la conversation reprend entre les deux amants, ils se racontent, se taquinent se chamaillent un peu déjà.
Nous retrouvons avec nostalgie deux vieux amis attachants. Mais, contrairement à Scènes de la vie conjugale, Saraband n'est pas uniquement un huis clos centré sur les deux personnages. Dans les actes suivants, Marianne va rencontrer Karin, la petite fille de Johan, puis Henrik, son fils. Il sera question de la relation d'Henrik avec sa fille, de ce père veuf, incestueux, qui donne instantanément envie de vomir et pour lequel Johan n'a que mépris.
car oui, Saraband est différent parce qu'il met en scène d'autres personnages, mais également parce qu'il est bien plus sombre que Scènes de la vie conjugale. Nous entrons dans les affres de la vieillesse du deuil. Bergman signe son dernier film, une œuvre crépusculaire, malsaine parfois, c'est le chant du cygne d'un homme que le temps continue à tourmenter.
Après la dernière étreinte vient la séparation, définitive celle-ci. Nous ne reverrons plus Johan ni Marianne, nous ne reverrons plus Bergman. Saraband est un adieu et en cela , il est bien triste...