Tourné en 2003 pour la télévision suédoise, c'est le dernier travail de Ingmar Bergman, qui avait décidé in-extremis de le sortir dans les cinémas en France par l'insistance de Jeanne Moreau.
Je suis un peu partagé, car si j'aime bien certains films de Bergman (Le septième sceau, Scènes de la vie conjugale, Monika...), la plupart d'entre eux me rebutent par leur froideur, leur noirceur affichée qui ne me laissent que peu de respiration.
Ce film-là ne déroge pas à ses règles, ça reste un film assez dur sur la condition humaine, sur les regrets passés (notamment les deux personnages principaux, interprétés par des fidèles de Bergman), et ça reste du théâtre, avec aucun décor extérieur, cinq acteurs seulement.
Mais là où Bergman marque des points, c'est que comme il a été pionnier dans l'utilisation du numérique HD (et ce dès la fin des années 1990 avec "En présence d'un clown"), qui marque les acteurs de façon impressionnante, car on voit qu'ils portent les stigmates d'une vie en friche.
Et je suis également très intéressé par les acteurs (quasiment tous coutumiers des l'univers de Bergman), car ils ont l'air de briller de leurs derniers feux sous sa direction, et on sent qu'ils portent cette histoire du fond de leurs tripes.
Mais, comme je le disais plus haut, c'est un film très dur, d'un pessimisme absolu, qui semble cohérent à la vie de Bergman, mais dont je reconnais fort bien les qualités formelles, mais le fond ne m'attire que trop peu.