Dernière oeuvre de Bergman, un téléfilm plutôt bien léché qui serait une sorte de suite inavouée à Scènes de la vie conjugale trente ans après.
On retrouve le Bergman en chambre habituel, ça pourrait presque en être une parodie... On commence par croire que l'histoire de Marianne à la recherche de son passé qui va trouver Johan, son ex-mari dans sa maison au fond des bois va dominer, mais on croise assez vite une petite fille du vieux bougon qui va centraliser tout le film sur son avenir. Conservatoire pour faire plaisir au gros papa tactile ? Ecole Islandaise pour caresser dans le sens du poil le papy pervers à l'héritage ou bien la liberté, enfin... De toutes façons, il y aura du Bach et du violoncelle, c'est sûr...
Plus théâtral que jamais, pépé Ingmar, ce n'est pas forcément son meilleur côté, les apartés m'emmerdent, les fausses sorties aussi, les décors calibrés finissent par lasser... Et ce n'est pas en rajoutant un ou deux effets numériques dignes d'un élève réalisateur d'aujourd'hui que ça va arranger les choses...
J'aime beaucoup Bergman sinon, je pense que Les fraises sauvages est une chose merveilleuse et infiniment supérieure à cette répétition un peu lourde et peu harmonieuse. Je trouve qu'il faut arrêter de vénérer par principe les derniers films des réalisateurs quand ils sont manifestement à milles lieues de leurs chef-d'oeuvres passés, mais bon, avec tout ça, j'ai toujours du plaisir à retrouver le bonhomme. Je me serais passé assez facilement de l'ambiguité incestueuse particulièrement gratuite, mais j'aime la douceur que prennent chez lui les pires aspects de l'être humain.
Pour les novices en Bergmanitude, passez votre chemin au plus vite, il a beaucoup mieux à visiter avant.