Le 11 Octobre 1975, Lorne Michaels et ses jeunes comédiens vont bouleverser l'humour à l'américaine en lançant sur la chaine NBC ce qui va devenir le Saturday Night Live. Le film raconte les 90 minutes avant le démarrage de l'émission, tournée en direct, et on voit que rien n'était joué à l'avance.
Jason Reitman raconte comment le SNL a été accouché dans la douleur, entre folies et égos, et si le résultat est parfois amusant, on peut se demander si il n'est pas destiné exclusivement au public américain. Si on excepte quelques noms plus connus comme Dan Aykroyd, Andy Kaufman, Jim Henson, Chevy Chase ou John Belushi, c'est un festival de têtes qui parfois ne font que passer, qui font leur show, au point qu'il est difficile de s'accrocher à quelqu'un en particulier. Le film est du point de vue de Lorne Michaels, joué par Gabriel LaBelle (qu'on avait aimé dans The Fabelmans), et tout un tas de jeunes comédiens et comédiennes, dont Cooper Hoffman ainsi que des personnes issues du stand-up. Dans les comédiens plus confirmés, notons la présence de Willem Dafoe et d'un hilarant J.K.Simons qui drague ouvertement la petite amie de Chevy Chase en sortant son (énorme) engin.
Le film est tourné comme si c'était une frénésie continuelle, avec quelques plans-séquences, à l'image de Lorne Michaels qui ne sait plus où donner de la tête, mais si c'est une bonne idée au départ, ça devient vite épuisant, avec le fait que la musique soit assourdissante. De sorte que ça devient au fil du temps une épreuve physique.
Cependant, c'est clairement le personnage de John Belushi qui est le mieux traité ; il doit jouer un sketch déguisé en abeille, mais il rechigne jusqu'au bout à signer son contrat, et on assiste à des moments clairement perchés, comme la scène où il doit veut faire du patinage artistique peu avant la diffusion de l'émission et qu'il insiste pour faire un triple axel ! Ou alors, la meilleure scène du film, il répète un faux journal télévisé en compagnie de Lorne Michaels, et autant ce dernier glace l'assistance, Belushi emporte tout sur son passage à en faire des caisses jusqu'à ce qu'il s'écroule par terre de manière totalement improvisée. Il y a une allusion comme quoi il prenait des substances, mais on voit à travers ces scènes qu'il était prêt à tout pour faire rire. De là çà imaginer un biopic sur lui uniquement...
Mais malgré ça, le résultat n'attirera pas grand-monde, et Jason Reitman aurait dû nous prendre davantage par la main pour nous dire qui est qui dans ce foutoir à l'américaine, mais dont l'influence, je parle du SNL, fait encore des vagues aujourd'hui, avec les découvertes que seront Eddie Murphy, Jim Carrey, Kristen Wiig ou encore Steven Carrell.