Alors que les séquelles à Saw n'en finissent pas de sortir,le premier opus résonne aujourd'hui comme le meilleur représentant de la nouvelle vague horrifique. Plus radical que le remake de Massacre à la Tronçonneuse, plus psychologique que les Jeepers Creepers,Saw est là pour faire peur,mettre mal à l'aise et même susciter le dégoût. La recette miracle?Un huis-clos entre deux inconnus dans une salle de bain en pourriture en compagnie d'un cadavre. Chacun se remémore des événements,tentant de trouver l'explication à leur enfermement. N'y voyant aucune chance de trouver la réponse,ils se hâtent de trouver la sortie,"aidés" pour cela par leur tortionnaire, le Jigsaw,nouveau croquemitaine très différent des autres.
A la manière de John Doe dans Seven,il s'agit d'un jeu de piste macabre et pervers particulièrement bien illustré,mais avec un surplus évident d'effets de flash,d'images décomposées grâce leur vitesse. Bref, une mise en scène un peu trop "mode" pour véritablement opèrer. Pourtant, grâce à un scénario incroyablement bien pensé,misant sur l'évidence, Saw s'en tire très bien,et le climax dans l'horreur et la brutalité des choix qui s'offrent aux personnages en est d'autant mieux amené.
On aura le plaisir de retrouver deux figures passées du cinéma fantastique: Danny Glover et Cary Elwes,méconnaissable. On appréciera l'entrée en scène du tueur le plus atypique de toute l'histoire du cinéma, et l'on se cachera les yeux pour ne pas voir ce qui n'est pourtant pas des effusions de gore. On ferait mieux de se boucher les oreilles car c'est plus l'ouïe qui est ici sollicitée pour faire peur...