Au premier visionnage j'avais été déçu, cette suite arrivant après un excellent premier opus, et basculant dans une dynamique plus mercantile, par définition. Ce qui ne m'avait pas empêché de m'enfiler ensuite la totalité des épisodes de la saga, dans un délai assez court.
En me repenchant sur "Saw II" avec plusieurs années de recul, j'ai envie de le réévaluer à la hausse, ne serait-ce que par rapport à ces nombreuses suites, qui oscilleront entre le moyen et le navrant.
Certes, la mise en scène clipesque et le montage énervé ne rendent pas grâce au film, et l'ancrent lourdement dans le début des années 2000.
Assurément, le casting et l'interprétation ne constituent pas non plus le point fort du métrage, entre le héros campé par un Donnie Wahlberg pas franchement subtil et quelques seconds rôles à la ramasse, à commencer par la grosse brute latino dont on souhaite la mort à chaque nouveau piège.
Mais "Saw II" se révèle bien rythmé et carrément ludique, trouvant le juste équilibre entre l'enquête policière et l'interrogatoire du Jigsaw, le huis-clos à la "Cube", et les séquences de pièges purement gore. Désormais à découvert, John Kramer nous en apprend un peu plus sur ses motivations, et ce bon vieux Tobin Bell fait toujours son petit effet, avec son œil fourbe, son sourire cruel et son calme olympien.
Last but not least, le réalisateur Darren Lynn Bousman et son co-scénariste Leigh Wannell nous offrent un twist final (plusieurs, en fait) bien sympathique, la marque de fabrique de la franchise, qui permet en outre de relier "Saw II" à son prédécesseur.
Alors certes, il ne faudra pas se montrer trop regardant sur les incohérences et autres facilités narratives, mais on assiste à un scénario ludique et dynamique, à prendre au second degré la plupart du temps, ce qui permettra en prime quelques francs éclats de rire.
A moins d'être totalement allergique au concept de torture porn, "Saw II" constitue donc un honnête divertissement horrifique.