Un samouraï binoclard sans sabre qui fuit. Sa petite fille, le poursuivant, qui n'arrête pas de lui dire de se suicider. Trois personnages barjes, une joueuse de shamisen, un garçon efféminé armé de pistolets et un chiropracteur complètement con qui ne serviront strictement à rien dans l'intrigue...
Une comédie burlesque à la japonaise peu banale, où notre protagoniste a trente jours pour faire décrocher à un jeune prince apathique, depuis la mort de sa mère, un sourire, sinon seppuku, qui joue beaucoup sur le gag de répétition (l’enchaînement des tentatives malheureuses, sanctionnées à chaque fois par la réplique “Le seppuku reste prononcé !”, dite d'un ton tonitruant, est hilarant !) et sur quelques personnages très bien croqués, à l'instar de la petite fille, qui est la plus adulte d'entre tous, et des deux geôliers qui vont tout faire pour aider le samouraï sans sabre à s'en sortir. Et la fin est très étonnante.
L'ensemble s’essouffle quelquefois. On se demande vraiment ce que viennent foutre la joueuse de shamisen, le garçon efféminé armé de pistolets et le chiropracteur complètement con. Dommage qu'ils participent pas directement à l'intrigue car ils avaient du potentiel. Les ruptures de ton sur la fin arrivent un peu trop comme un cheveu dans la soupe pour ne pas paraître lourdes. Enfin c'est très loin d'être parfait...
Reste que le côté décalé de la chose, la fin très étonnante bien sûr, et les personnages les mieux croqués, très attachants, font de Saya Zamuraï une oeuvre loin de manquer d'inventivité qui mérite d'être vue.