Terriblement réjouissant

Angleterre Années 20. Le souvenir et les blessures de la Première Guerre mondiale sont partout. Perte d’un frère, d’un fiancé, d’un mari. La Société est corsetée. L’influence de la morale religieuse se heurte aux idées progressistes. Edith, une vieille fille soumise à ses parents qui semblent tout droit sortis d’une gravure du XIXe siècle est la voisine de Jessy irlandaise au fort tempérament au verbe haut et sacrément coloré. Les ébats de cette dernière font vibrer les murs en carton-pâte de leurs maisons mitoyennes. Et voici qu’Edith confite en dévotion religieuse reçoit des lettres anonymes contenant des bordées d’injures salaces. Tout semble incriminer sa voisine. Très vite on se doute que ce conflit de voisinage cache quelque chose et n’est pas ce qu’on imagine. Le film entretient le suspense avant de comprendre que le propos est ailleurs. On se trouve aux années de la naissance du mouvement féministe et tous les personnages féminins : Edith, Jessy une policière et un quarteron de femmes trop ceci trop cela sont toutes reléguées dans des rôles secondaires dans une société dominée par les hommes (de magnifiques caricatures). C’est cette belle histoire de solidarité qui est racontée ici. Je ne dévoile pas la fin qui montrera comment Edith trouve un étrange chemin vers la liberté. Ce n’est pas le film de l’année, mais il est terriblement réjouissant