School on Fire est le troisième volet d’un triptyque réalisé par un certain Ringo Lam, cinéaste hong-kongais ayant également œuvré à Hollywood. Cependant, nul besoin de visionner les deux premiers pour comprendre ce film-ci : ces trois longs-métrages sont en lien uniquement par le thème traité (le côté sombre de la société hong-kongaise). City on Fire (1987) et Prison on Fire (1987) mettaient en scène un acteur magistral et hyper charismatique, Chow Yun-Fat, et peignaient un portrait alarmant de la police et du système pénitencier hong-kongais. Avec School on Fire , Ringo Lam s’attaque de manière virulente au système scolaire de son pays.
Chu Yuen-Fong, jeune lycéenne, assiste à une rixe entre deux clans rivaux. Au sein même de l’école où elle est inscrite, certains élèves font partie des Triades. Celles-ci font pression sur la jeune fille pour qu’elle ne témoigne pas auprès de la police. Mais bien vite la situation dégénère…
L’emprise de la maffia chinoise sur les écoles est visiblement ce que tente de dénoncer Ringo Lam, ainsi que la prostitution lycéenne qui en est une des conséquences. A vrai dire, l’établissement scolaire dépeint ici fait preuve d’un certain « consentement » en ce qui concerne la mainmise de la pègre locale : on ne sait pas trop si le directeur – ainsi que certains professeurs – ignorent le problème volontairement ou non. Ce qui est sûr, c’est que le vrai pouvoir n’est pas là où il devrait être. Par ailleurs, la police a du fil à retordre pour coincer les malfrats, faute de preuves. On ressent à la vision de ces images une pression constante qui ira crescendo jusqu’à un final brutal et libérateur, dont on se souviendra longtemps. Le Parrain n’a qu’à bien se tenir !
(cette critique est parue dans le magazine satirique liégeois "Le Poiscaille" en septembre 2012 : www.lepoiscaille.be )