Scott Pilgrim par Kroakkroqgar
Le film ‘Scott Pilgrim Vs. The World’ est l’adaptation d’un comic. Et il suffit d’une phrase anodine d’un personnage secondaire dans le film pour révéler le génie de l’œuvre cinématographique : c’est évidemment sous la forme d’un clin d’œil qu’il faut comprendre « La BD est mieux que le film ».
En premier lieu, il y a Michael Cera et son personnage improbable tellement passionnant. Que ce soit sa coupe de cheveux impossible ou son tact particulier, Scott Pilgrim est un personnage comme on en voit rarement. Mais tous les second rôles profitent du même traitement : Wallace le colloque hilarant, Ramona la mystérieuse, Knives la lycéenne hystérique, la brochette d’ex-petit amis déjantés nous en font voir de toutes les couleurs. Et il s’agit avant tout de relever des dialogues irrésistibles. Les punchlines et les blagues marquent à tous les coups, et les discussions dramatiques émeuvent très justement.
L’histoire distille en effet humour, romance, science-fiction et drame sans fausses notes. Le film est rythmé du début à la fin, le scénario fait se succéder les exs de manière ingénieuse, et offre un final formidable. Quant à l’histoire d’amour, le film innove complètement, offrant l’étrange alchimie entre la niaiserie du coup de foudre adolescent, séduction des plus âgés et émoi dramatiques.
Mais le réalisateur Edgar Wright ne s’arrête pas là. Avec ‘Scott Pilgrim Vs. The World’, il laisse libre cours à son exubérance artistique. Visuellement, Edgar Wright est un génie : aux onomatopées cinglantes, aux vibrations musicales, on peut ajouter les gags vifs et incroyablement malins que le réalisateur offre à l’écran. De plus, on ne saurait oublier les combats survoltés inspirés des jeux vidéo. Si le film s’adresse plus à un public ciblé pour ces passages, les scènes revêtent une forme franchement réjouissante et sans prise de tête.
Un chef d’œuvre.