Edgar Wright a fait son Kill Bill.
Scott Pilgrim vs. The World c'est l'adaptation d'un comic book ultra-référentiel. Le principe est ici transcendé par un réalisateur résolument inspiré aussi bien par le jeu vidéo (d'arcade et de retro-gaming essentiellement) que par la série et la comédie indépendante américaine, ou encore évidemment la bande dessiné et le cinéma.
Le résultat est puissant, dans le sens où le film procure un plaisir de tous les instants à qui est sensible à ces esthétiques, à ces références (parfois très subtiles, parfois à l'origine d'un effet comique flagrant). Mais il est beaucoup trop "élitiste". Certains diront qu'il conforte les "geeks" dans leurs visions fantasmatiques, et il est effectivement indéniable qu'il s'adresse à un public assez restreint.
Les autres spectateurs ne verront certainement qu'une structure beaucoup trop répétitive, un film qui ressemble à une comédie assez classique et téléphoné, mais c'est uniquement car ils ne seront pas armé pour comprendre tout les sens du film. Les références ne sont pas gratuites dans Scott Pilgrim. Elles donnent du relief à un personnage plus complexe qu'il n'y parait, et surtout elles nous aident à partager son point de vue avec un style hors du commun... ce qui manquait à Speed Racer en somme : d'avoir une forme originale qui ne se contente pas de faire du spectacle mais qui soutienne le fond. Miraculeux, compte tenu que les 7 combats sont présents dans le film et qu'ils sont tous exaltants, que le réalisateur fait preuve d'une approche personnelle géniale et que la fidélité au comic book est indéniable.
De ces films qui finissent au chevet de nombreux "geeks", dont moi.
P.S. Si vous ne comprenez pas l'anglais... dommage.