C’est une franche déception. Et pas tant parce que je n’y retrouve pas Trueba (Après tout c’est la continuité formelle d’Eva en août ou Venez voir, on reconnait son style, son rythme, ses obsessions) que parce que je trouve le film a la fois ampoulé et bourgeois.


D’une part je trouve tout son discours théorique franchement irritant. Ce n’était déjà pas ce que je préférais dans la fermeture du film précédent mais c’était une fermeture, une sorte de clin d’œil au Goût de la cerise, disons. Mais là c’est présent en permanence : le film dans le film en train de se faire, le plan à reprendre, la discussion avec l’équipe de tournage. Je préfère quand Trueba la joue plus subtil quand il filme le personnage incarné par son papa. L’espace d’un instant il filme son papa. Et c’est très beau.


L’autre problème pour moi c’est le fond. Alors d’accord c’est pleinement assumé – il y a notamment le jeu de la redondance autour de La Reprise de Kirkegaard, l’évocation de Bergman etc : c’est la comédie de remariage chez les bobos (qui citera Blake Edwards et Francois Truffaut) – mais j’ai vraiment la sensation de voir un couple (assez insupportable au demeurant) organiser leur séparation et passer le film à annoncer leur fête de séparation, pour finalement ne pas l’offrir. C’est vraiment petit bourgeois (alors de gauche, certes, car c’est un cinéma qui étale ses références, mais quand même) et assez peu courageux.


Bon ce n’est pas très grave, j’aime encore plein de choses dedans et j’irai bien entendu voir les prochains Trueba.

JanosValuska
5
Écrit par

Créée

il y a 14 heures

JanosValuska

Écrit par

D'autres avis sur Septembre sans attendre

Septembre sans attendre
Plume231
7

Une séparation !

Jusqu'ici, le cinéma de Jonás Trueba suivait, pour ses longs-métrages, une même structure filmique en alignant les longues séquences dialoguées, souvent filmées en plan-séquence, le tout autour d'un...

le 29 août 2024

17 j'aime

5

Septembre sans attendre
Marcus31
3

Sur l'écran et dans la salle, l'ennui

Comme je suis un gars plutôt gentil et que je n'ai pas la prétention d'être un pro du cinéma, je préfère écrire que je n'ai pas du tout aimé plutôt que d'inscrire le terme navet dans cette chronique...

le 10 sept. 2024

10 j'aime

3

Septembre sans attendre
Cinephile-doux
7

Les joies de la séparation

Il peut être tout à fait légitime de s'agacer du succès (tout relatif) des films de Jonás Trueba qui, s'ils étaient français, seraient vraisemblablement qualifiés par le dévalorisant épithète de...

le 5 juil. 2024

7 j'aime

Du même critique

Titane
JanosValuska
5

The messy demon.

Quand Grave est sorti il y a quatre ans, ça m’avait enthousiasmé. Non pas que le film soit  parfait, loin de là, mais ça faisait tellement de bien de voir un premier film aussi intense...

le 24 juil. 2021

33 j'aime

5

La Maison des bois
JanosValuska
10

My childhood.

J’ai cette belle sensation que le film ne me quittera jamais, qu’il est déjà bien ancré dans ma mémoire, que je me souviendrai de cette maison, ce village, ce petit garçon pour toujours. J’ai...

le 21 nov. 2014

33 j'aime

5

Le Convoi de la peur
JanosValuska
10

Ensorcelés.

Il est certain que ce n’est pas le film qui me fera aimer Star Wars. Je n’ai jamais eu de grande estime pour la saga culte alors quand j’apprends que les deux films sont sortis en même temps en salle...

le 10 déc. 2013

28 j'aime

8