Septembre sans attendre est un petit film espagnol avec un duo d'acteurs attachants qui se démènent tendrement dans un intrigue qui tient en une phrase : faire une fête pour célébrer leur rupture. L'idée est originale et nous invite à penser le couple différemment, comme une tranche de vie contingente dont l'issue malheureuse (la rupture) devrait être appréhendée avec joie et tendresse. Faire une fête pour mieux faire son deuil sans se déchirer, en gardant le souvenir des moments heureux passés à deux.
C'est beau, c'est frais, c'est bienveillant. Et puis... voilà. Pour le reste, une fois passées les scènes de réactions ahuries ou complices de l'entourage, le film tourne à vide autour de son concept.
Le cinéaste tente bien de brouiller les pistes en installant une mise en abîme subtile. S'agit-il d'une film sur une fête de célébration de rupture ou bien un film portant sur un film de célébration de rupture ? Bref, le suspense est intenable.
Je m'en veux presque de ne pas avoir davantage adhéré à ce film qui nous invite pourtant à un sympathique questionnement philosophique sur le couple avec le renfort de tonton Kierkegaard. Sincèrement déçu car on se prend à ressentir une vraie tendresse pour les deux protagonistes et les personnages qui gravitent autour de ce couple original. Car une belle idée sans un scénario à la hauteur ni un minimum de mise en scène ne peut pas empêcher l'ennui de s'inviter comme l'acteur principal du film.