Il peut être tout à fait légitime de s'agacer du succès (tout relatif) des films de Jonás Trueba qui, s'ils étaient français, seraient vraisemblablement qualifiés par le dévalorisant épithète de "bobo." Issu de ce creuset-là,le récent Venez voir affichait les limites du genre, pour une profondeur que l'on cherche encore. Septembre sans attendre constitue donc une bonne surprise et pourrait même plaire aux nostalgiques de certaines œuvres emblématiques du Woody Allen de la grande époque. L'aspect répétitif, quasiment en boucle, de Septembre sans attendre, qui est évidemment volontaire et dont le cinéaste se moque d'ailleurs gentiment, fait partie du charme discret de cette comédie madrilène autour du couple et de la rupture d'icelui, qui pourrait donner lieu, ou pas, à une célébration, au grand dam de la majorité des proches des futurs ex. Les joies de la séparation et l'ironie qui en découle sont au cœur d'un film souvent pétillant, notamment grâce à ses excellents acteurs et à des dialogues qui ne manquent pas de sel. Sans oublier un procédé qui fonctionne toujours quand il est utilisé à bon escient, ce qui est le cas ici, à savoir la mise en abyme. Une petite pincée de citations ou de références bien choisies : de Kierkegaard à Truffaut, ne fait qu'attiser le sentiment d'avoir assisté à un divertissement léger qui n'a pas oublié de faire preuve d'intelligence.

Cinephile-doux
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2024

Créée

le 5 juil. 2024

Critique lue 851 fois

7 j'aime

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 851 fois

7

D'autres avis sur Septembre sans attendre

Septembre sans attendre
Plume231
7

Une séparation !

Jusqu'ici, le cinéma de Jonás Trueba suivait, pour ses longs-métrages, une même structure filmique en alignant les longues séquences dialoguées, souvent filmées en plan-séquence, le tout autour d'un...

le 29 août 2024

17 j'aime

5

Septembre sans attendre
Marcus31
3

Sur l'écran et dans la salle, l'ennui

Comme je suis un gars plutôt gentil et que je n'ai pas la prétention d'être un pro du cinéma, je préfère écrire que je n'ai pas du tout aimé plutôt que d'inscrire le terme navet dans cette chronique...

le 10 sept. 2024

10 j'aime

3

Septembre sans attendre
Cinephile-doux
7

Les joies de la séparation

Il peut être tout à fait légitime de s'agacer du succès (tout relatif) des films de Jonás Trueba qui, s'ils étaient français, seraient vraisemblablement qualifiés par le dévalorisant épithète de...

le 5 juil. 2024

7 j'aime

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13