La première demi-heure est formidable, et j'avoue que je serais bien resté tout le film dans ce massif des Causses en plein hiver, au beau milieu de cette population rurale en crise.
Mais le film de Dominik Moll est construit comme une sorte de puzzle circulaire, qui nous mènera dans des lieux et des ambiances très diverses, que je vous laisse découvrir (plus que jamais, il vaut mieux rester vierge d'infos avant le visionnage).
Quelque soient ses qualités, notamment en terme d'atmosphère et d'interprétation, il y a un moment où "Seules les bêtes" a commencé à me perdre, entre invraisemblances excessives et pauvreté de la mise en scène (filmer des SMS pendant de très longues minutes, ce n'est définitivement pas cinégénique).
Mais Dominik Moll et son éternel complice Gilles Marchand sont parvenus à me surprendre à nouveau, et je me suis laissé charmer par leur scénario finalement malin, sans doute très proche du roman éponyme de Colin Niel, dont le film est adapté.
L'ultime twist vient poser la dernière pièce de ce puzzle narratif, et on se dit que "Seules les bêtes" constitue décidément l'un des bons films français de cette année 2019, qui en a connu quelques uns - il faut le souligner à l'heure où certains crachent systématiquement sur le cinéma hexagonal ("J'accuse", "Les misérables", "La belle époque", "L'heure de la sortie", "Une intime conviction", "Les invisibles", "Mon inconnue", "Deux moi" et j'en passe...)