Raté au cinéma tant celui-ci est resté peu de temps à l'affiche, « Seules les bêtes » est pourtant de ces titres qui auraient mérité une toute autre carrière. Si on peut toujours trouver des aspects surprenants, à moitié cohérents voire pas vraiment crédibles, cette construction en « chapitres », comprenez une histoire dont on nous révèle chaque partie à travers les yeux d'un personnage ayant un rapport (plus ou moins) direct avec celle-ci. D'un point de départ intrigant et mystérieux, Dominik Moll remonte ainsi le fil avec talent, gardant toujours des cartes en main pour que le suspense perdure jusqu'au bout, n'allant ni trop vite, ni trop lentement.
Le puzzle est bien pensé, se met en place intelligemment, offrant des personnages complexes, pas tous attachants mais auxquels on s'intéresse, que l'on peut comprendre. Les différents cadres, des paysages enneigés de la Lozère au soleil de la Côte d'Ivoire, sont également exploités avec talent, montrant une sorte de « misère humaine » allant bien au-delà de nos frontières. Un thriller original parfois au bord de la folie, plutôt bien interprété, dont l'engrenage provoqué par cette « prisonnière espagnole » à l'ère d'Internet séduit : Colin Niel - Dominik Moll, duo gagnant de cette adaptation méritant d'être connue.