Un film que j'avais déjà mentionné sur ma liste d'envies, mais les 3 Césars attribués hier soir m'ont évidemment incité à le voir incessamment (tout en m'efforçant de ne pas concevoir d'attentes démesurées).
Finalement, "Shéhérazade" ressemble à ce que j'imaginais : un film social "réaliste", entre vérité documentaire et fiction assumée, dur et solaire à la fois, par la grâce de deux jeunes comédiens non-professionnels, auréolés chacun d'un César du meilleur espoir.
A ceci près que si le film s'intitule "Shéhérazade", du nom de la très jeune prostituée jouée par Kenza Fartas, le récit s'articule en réalité surtout autour de son personnage masculin, incarné par le très naturel Dylan Robert.
On assite à une virée dans le Marseille crasseux des laissés pour compte de la société contemporaine, entre récit initiatique, histoire d'amour adolescente et violence de la rue.
Le réalisateur marseillais Jean-Bernard Marlin signe donc un premier film réussi, que toutefois je ne qualifierais pas de bouleversant ou d'inoubliable, comme je l'ai entendu hier soir durant la cérémonie.
Mais c'est une belle histoire tragique qui touche au cœur par son authenticité, et pourra sans doute contribuer à ouvrir les yeux de certains sur une réalité sociale effrayante - même si son auteur choisit de finir sur une note optimiste.