Avec la sortie de son nouveau film "King Arthur: la légende d'Excalibur", il était temps que je me replonge dans la filmographie de Guy Ritchie, et ça commence pour moi par la redécouverte de son Sherlock Holmes !
Sherlock Holmes, aujourd'hui au XXIème siècle, plus qu'un simple personnage fictif, une véritable référence, un pilier de la culture littéraire anglophone et même mondiale !
Décennie après décennie, le détective privé londonien crée par Arthur Conan Doyle en 1887 n'a cessé d'être au coeur d'adaptations en tout genre. Des films à la pelle qu'on ne compte même pas tant ils sont nombreux, en passant par le film d'animation (Disney s'y est essayé avec leur 26ème grand classique: Basil Détective privé, de J.Musker & R.Clements en 1986), plus récemment la sérié à succès "Sherlock", depuis 2010 avec B.Cumberbatch et Martin Freeman, et même jusqu'au manga (oui oui !) avec "Détective Conan" de G.Aoyama (1994-). Avec un classique aussi vu et revu, difficile de renouveler sans lasser. C'est pourtant bien avec la mission d'apporter un nouveau souffle épique et moderne qu'Hollywood confie à Guy Ritchie en 2009 la mission la mission de métamorphoser l'oeuvre de A.Conan Doyle en Blockbuster British !
"Sharlock Holmes",est un film Américano-britannique de Guy Ritchie réalisé et sortie en 2009. Il s'agit du sixième film du réalisateur à qui l'on doit "Snatch" (2000).
L'histoire prend place dans l'Angleterre de la fin du XIXème siècle, dans le contexte économique décisif de l'industrialisation. Sherlock Holmes et son fidèle associé le Dr Watson enquêtent sur une affaire de crimes en séries étant l'oeuvre de Lord Blackwood, adepte de la magie noir. Grace à son sens de l'observation et de déduction hors du commun ainsi que ses excellentes aptitudes au combat physique, Holmes parvient à classer l'affaire avec brio. Pourtant, quelques jours après la pendaison de Blackwood, d'étranges rumeurs affirment avoir vu le Lord revenir d'entre les morts. L'enquête reprend pour Holmes et Watson qui devront redoubler de ruse, d'ingéniosité et d'astuce pour mettre cette affaire au clair.
Superstitions, magie noir, tromperie ? que cache cette affaire ? Le plus grand des détective est il de taille face aux mystères de l'Occultisme ?
Voilà pour le pitch global sans trop en dévoiler.
Verdict : Je vais la jouer carte sur table, je n'ai vu aucun des autres films sur Sherlock Holmes, ne me suis jamais intéressé à "Sherlock" ou "Elementary", ni même lu l'oeuvre littéraire initiale de Conan Doyle. Je ne connais Sherlock Holmes que parce que c'est fortement encré dans la culture.
J'étais allé voir Sherlock Holmes (2009) au cinéma à sa sortie en France mais bizarrement à l'époque, je me rappel avoir bien aimé mais vite oublié le film, faute d'accorder au film une approche cinéphilique attentive.
Aujourd'hui, 7 ans après, je redécouvre ce film... une claque ! RIEN à voir avec la première fois au cinéma !!
Sherlock Holmes (2009) est une pure réussite ! DU GRAND ART !!!
Avec son film, Guy Ritchie accompli sa mission avec succès !
Sherlock Holmes est un film remarquable sous tous les angles ! D'abord, le scénario est impeccablement bien manié de bout en bout sans le moindre faux pas ! G.Ritchie se réapproprie les codes du Film Noir des années 1940-50 pour composer une intrigue des plus haletante saucée au suspens sensationnel et alignant les retournements de situations les plus abracadabrants dans un élan crescendo totalement imprévisible !! De manière très intéressante de par son contexte économique/politique/social et l'antagoniste, ce film de Sherlock Holmes permet en plus de réussir à emporter le spectateur dans le Londres des années 1880 de poser des thématiques bonus annexes comme
la question et la menace des sectes pour l'ordre moral, une critique des ambitions coloniales démesurées, de la vanité des pratiques occultistes en opposition avec les moeurs religieuses, les chamboulements économiques de l'industrialisation au Royaume Unis ect.
Le film sur 2h, prend son temps pour exposer son contexte dramatique et ses enjeux mais ce temps n'échappe pas au réalisateur qui l'utilise à (très) bon escient pour éviter d'aller trop vite dans la progression de l'intrigue et d'éviter le pièges des incohérences. A aucun moment G.Ritchie ne se laisse piéger par la complexité d'un tel récit, il manipule avec une habilité remarquable ce sac de noeuds scénaristique sans s'empêtrer dedans.
Tel le personnage de S.H, Ritchie s'approprie à travers une mise en scène de premier ordre, tout l'inventaire technique de la caméra pour orchestrer l'enquête à l'écran.
Gros plans, inserts, zooms, raccords, fashback, flashforward, voix off, cadrage, le moindre plan, le moindre déplacement de la caméra révèle un tas d'indices ! La caméra de Ritchie est telle la loupe de Sherlock Holmes, une fonction de loupe métaphorique permettant presque de suggérer un jeu de regards et de superposition points de vue (à travers l'écran qui nous montre à la fois l'enquête dans la fiction, le spectateur se retrouve à être à la fois le témoin de part sa position de spectateur basique mais également d'épouser le point de vue de Sherlock Holmes à travers la caméra qui devient pour nous comme pour lui une loupe révélatrice d'indices, très malin mon cher Ritchie, très malin ! ^^).
Visuellement ça en jette ! Du fait de ses origines anglaises, Ritchie, tout en mettant les gros moyens à su laisser à son Sherlock Holmes son identité anglaise sans trahir et basculer trop du côté du blockbuster aux traits trop américains. En 2009, le choix de la reconstitution de l'Angleterre des années 1880 était un pari risqué mais là encore la prise de risque a payée ! L'identité anglaise transparaît grâce aux couleurs et aux décors. Comme je l'ai dis plus haut,l'esthétique visuelle fait très Film Noir des années d'avant Guerre avec les rues sombres aux pavés humides, la multiplication des scènes nocturnes, avec des personnages types (le détective privé, le "sidekick", l'antagoniste, la femme fatale).
Côté acteurs, leur performance est excellente ! Robert Downey Jr et Jude Law (Iron Man et Dior Homme ^^) prennent leur rôle avec sérieux et sont tellement impliqués que les personnages de Holmes et Watson leur colle à la peau ! Quand à Mark Strong (Kick Ass, Kingsman, John Carter ect), il ne manque pas de charisme dans le rôle du bad "Guy" (lol).
Sherlock Holmes de Guy Ritchie est donc une vrai réussite ! Bénéficiant de le mise en scène d'une habilité rare, Ritchie parvient à créer un blockbuster à l'âme bien "british" dans un mélange de blockbuster hollywoodien avec les évolutions techniques de la fin des années 2000 et les codes du Film Noir des années 1940 pour donner vie à un film d'action/policier exceptionnel, et la suite ne trahira pas !!