Dépravé comme dit de lui son compère, le docteur Watson. Dépravé, mais aussi bordélique, casanier à nette propension agoraphobe, et le pire...d'une hygiène plus que douteuse.
Le réalisateur nous sert une histoire rocambolesque à la hauteur des plus beaux contes de Sherlock, distille du rêve et du rythme avec, toutes les 10 minutes, de fameux combats contre des méchants tout sales et pas beaux, du fight doté d'une mise en scène géniale qui utilise des ralentis soignés et analytiques.
La photographie est toujours belle, les décors magnifiques et immersifs dans une atmosphère particulièrement crasseuse autant que captivante, et la bo offre quelques passages vraiment sympas.
Les effets spéciaux sont appliqués, sans abus, et gratifient correctement l'histoire.
On pourrait être pleinement charmé par l'exercice, pourtant il y a à redire sur le détective le plus célèbre de tous les temps, personnage à la perspicacité exra-sensorielle tel qu'on veut bien nous le présenter.
Outre les scènes de réflexion et celles torse-nu, le scénariste a presque trop voulu nous vendre un homme modèle, téméraire et fantasmagorique, qui n'a de mauvais que l'odeur de sous ses bras.
Il enquête, n'attendant jamais aucune rétribution, se démène, seulement par goût du risque ou pour le défi. L'aventure semble lissée de toutes parts et ultra chorégraphiée.
Est-ce là l'ultime indice qui révèle l'ambition d'un film consensuel pensé dès le départ pour rattiser large et convenir au plus grand nombre ?
Elémentaire mon cher Watson !