Dans le dédale des rues du Londres victorien, l'oeil de Ritchie se balade et nous offre une fresque représentative du XIXème siècle européen. L'époque est aux grandes découvertes scientifiques héritées des Lumières, à l'argumentation logique et aux lois mathématiques mais cohabite quotidiennement avec l'art magique, les études ésotériques et les cercles cabalistiques. Se côtoient ici ces deux mondes ennemis au cours d'un scénario fort agréable à suivre, riche d'un rythme bien cadencé et de scènes d'action à la chorégraphie impeccable. Le brio du réalisateur tient à l'art de l'intrigue à deux lectures : nous sommes tentés plus d'une fois d'accepter l'aspect surnaturel des faits qui nous sont présentés et de lire le film sous un regard fantastique alors que tout finira par être expliqué rationnellement en définitive. De la même manière que dans l’œuvre de Conan Doyle. C'est là toute la force de ce projet, qui réussit à dépoussiérer Sherlock Holmes tout en nous donnant l'impression d'être en terrain connu.