Démystifier le sexe à travers un hymne à la liberté, c’est nombriliste et d’une vacuité assommante.

Plusieurs protagonistes se retrouvent dans un club underground new-yorkais appelé "Shortbus". Lieu de tous les plaisirs et surtout, de la libération sexuelle, on y croise Sofia, une sexologue qui n’a jamais connu l’orgasme (et qui, par conséquence, ne cesse de simuler avec son compagnon), Severin, une dominatrice SM, James & Jamie, un couple gay qui s’ouvre à un troisième partenaire et enfin Caleb, un mystérieux voyeur…

Si les intentions de John Cameron Mitchell sont louables (une réflexion sur l’amour dans une Amérique post-11 septembre), il faut bien admettre que Shortbus (2006) a surtout des allures de branlette bobo-intellectuelle, bien-pensante et poétique, avec pour résultat final d’être mièvre et faussement progressiste.

Le film écope d’une interdiction aux moins de 16ans malgré quelques scènes assez "hot"

(pêle-mêle, on y croise une scène de triolisme, d’autofellation avec éjac’ buccale, un bouffage de cul, un coït lesbien ou encore une scène cocasse où un trio de mecs chantent en se servant de leurs queues turgescentes comme d’un micro)

mais le film n’est pas pornographique. Les scènes de sexe sont non-simulées (même les orgies) mais rien d’excitant là-dedans, d’où l’absence d’interdiction aux moins de 18ans.

En voulant démystifier le sexe à travers cet hymne à la liberté dans un Amérique puritaine, le réalisateur lance un pavé dans la mare

(comme en atteste l’éjaculation sur l’œuvre de Jackson Pollock)

et s’amuse à jouer la carte outrancière et libertaire, sauf qu’il faut bien se rendre à l’évidence, son film brasse du vent avec sa brochette de protagonistes névrosés (on les invite vivement à faire une psychanalyse plutôt que d'essayer de trouver un remède à travers le sexe).

C’est d’autant plus regrettable que le film n’est pas dénué de qualité, la mise en scène est soignée et son casting particulièrement réussit. L’ennui, c’est que le film n’a pas grand-chose à nous raconter si ce n’est son étalage de chair humaine et du libertinage qui ne dit pas son nom. C’est nombriliste, d’une vacuité assommante et pseudo arty. Une gaucherie qui a dû faire bondir les républicains lors de sa sortie en salles

(ce n’est pas tous les jours que l’on chante l’hymne nationale dans le cul de son partenaire).

(critique rédigée en 2011, réactualisée en 2022)

http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

« C'est la première fois qu'on te chante l'hymne nationale dans le cul ? »

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le 19 déc. 2022

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