S'il faut saluer un élément particulier de Sieranevada, c'est assurément la virtuosité de la mise en scène de Cristi Puiu qui ne bouge presque pas des couloirs et des pièces d'une maison et ce, pendant près de 3 heures. Prenant le prétexte d'une commémoration familiale, le film n'est que conversations plus ou moins musclées et conflictuelles sur des sujets personnels mais aussi autour de l'évolution de la Roumanie, des mensonges de l'ère Ceaucescu et même des attentats du 11 septembre et de Charlie Hebdo. Ambitieux dans son discours, le film est largement plombé par sa durée inhumaine et des discussions assez souvent oiseuses qui ramènent le débat à sa plus simple expression dans un défilé de poncifs embarrassant. Un tableau de la société roumaine, soit, mais en surcharge permanente d'informations qui alourdissent singulièrement un propos finalement ennuyeux de par son extrême banalité.