Les adaptations cinématographiques de jeux vidéos, il y en a à la pelle. Et pourtant la majorité mériteraient d'être enterrées. On voudrait tous oublier ce Super Mario Bros, ces Mortal Kombat, Street Fighter ou encore Tekken, sans compter l'hideuse saga Resident Evil. Cependant, il y a une certaine adaptation qui m'a toujours fasciné : SILENT HILL. Je l'ai vu peut-être quoi, cinq ou six fois, en me persuadant que c'était un bon divertissement horrifique quand j'avais 13 ans, et puis... J'ai compris, que c'était bien plus que ça. Un déclic. Genre j'ai perdu en gogolité. Car en fait ce film dispose d'un réel scénario de génie par sa complexité.


Je vais essayer de vous délivrer une interprétation chronologique. Attention c'est du lourd comme Aznavour.



A chaque jour suffit sa peine, à chaque être sa famille.



Tout d'abord parlons de cette famille étrange comportant un couple et un enfant adopté. Durant l'ensemble du film, on voit bien qu'il y a quelque chose qui cloche entre eux. On ressent une certaine tristesse au fond de notre Rose, et on devine bien que pour elle... bah tout n'est pas si rose (mdr). Il en va de même pour cette enfant, cette Sharon recueillie qui souffre de ce manque de parents biologiques. Pas directement, mais par le biais des autres. Au cours du film on assiste à un flashback, où on voit une enfant martyrisée, injuriée de sorcière et de bâtarde. Dernière injure qui semble viser notre Sharon. Sharon souffre, et sous cette première scène de somnambulisme, ne se cacherait pas une vraie envie de plongeon, un inconscient suicide ? Le pire reste notre mère héroïne qui culpabilise sans doute de ne pas avoir un enfant à elle. De voir cette dernière souffrir.


Vient cette scène sous cette arbre, si moche avec ses airs cucul la praline, où l'on voit la mère et sa fille discuter. On voit ces filles mal dans leur peau (alors que moi perso je serai si bien dans la leur) qui échangent ce qui semblent être des dernières paroles. Elles parlent d'un voyage où le père serait exclu, elles parlent d'un voyage dans un endroit cité par l'enfant durant son dernier périple somnambulique, qui métaphorisait - je le rappelle - le suicide. Elles parlent donc d'un voyage... sans retour ? Un suicide consentie. Suicide marqué par "l'accident" en croisant la fameuse perturbante Alessa qui s'auto-qualifiera, plus tard, de Faucheuse.



Une mère est Dieu, devant les yeux de son enfant.



Sont-elles mortes ? On dirait bien. Mais avant ça : escale à Silent Hill. Enfin surtout pour Rose qui va devoir chercher sa fille disparue pour le coup. Ce village du silence est bien plus qu'un endroit propice à l'horreur à l'ambiance la plus oppressante possible à l'instar des fameux jeux dont le film est adapté. Pas de vraie frayeur, juste du stress.


SILENT HILL EST UN PURGATOIRE BORDEL.


L'enfant, symbole de l'innocence, lui, n'a pas l'âme à expier ses fautes. Seule sa mère aura à combattre ses péchés, ses fautes, ses regrets, et ça, sous formes de monstres terrifiants sortis de nulle part, ressemblant à quelque chose de dégueulasse, et pourtant aux traits si humains. Rose va partir à la recherche de sa fille, qu'elle ne reconnaît plus, qu'elle n'a finalement jamais vraiment connu. Allessa, c'est Sharon. Le malaise s'installe. Enfin si t'es pas trop con pour avoir compris le film. Car sinon putain c'est normal que tu t'ennuies un peu et que le film se tape une moyenne comme ça. Bande d'innocents.


Cette âme donc, est perdue, vulnérable, et cette impuissance est d'autant plus marquée, car notre personnage est une femme (paye ton putain handicap), en plus dépourvue d'arme pour se défendre, elle est comme à nue.


Ce film maîtrise le côté horrifique avec charme, où on note un esthétisme fidèle avec ses murs pourrissants et ces illusions cauchemardesques. Cette ambiance est tendue, maîtrisée, bercée par une musique des plus mythiques de l'histoire du jeu vidéo.



C'est une méchante manière de raisonner que de rejeter ce qu'on ne peut comprendre.



Bah ouais.


Tout comme le public est difficile à séduire avec des œuvres trop complexes, certains protagonistes sont du même acabit. Méchants, gentils ? Gentils qui se camouflent dans des costumes aux allures de méchants, et pourtant qui ont au fond d'eux des convictions méchantes.


Les "gentils" d’apparence sont des gros bâtards. La mort fait peur, et toute cette population refuse d'admettre ses péchés, ses crimes. La mort fait peur, le jugement ne pouvant qu'être fatal pour eux, ils le refusent. Normal, ça se comprend. Le juge a donc un visage peu attrayant. On peut dire une sale gueule. Notre héroïne, elle, accepte de voir ce juge dans les ténèbres. Elle veut affronter ses péchés, afin d'avoir ne serait-ce que pour avoir une chance de retrouver la fille qu'elle aime finalement plus que tout. Ces péchés sont symbolisés par des infirmières en tenue sexy, correspondant à la luxure, qui sont là étrangement pour soigner ses "blessures". Puis après ce passage, viens cet écran blanc, symbole du paradis, où en contrepartie elle s'engage à livrer ces faux-gentils, ces fanatiques enculés, qui seraient peut-être à l'image de la vermine actuelle de notre société, ces gens qui font du mal sans se soucier des autres. Des arabes donc.


Roh ça va je déconne. Range tes bombes et rends moi mes allocations.


Roh ça va je déconne².


Puis vient la fin. Étant lavée de ses péchés, cette mère et son enfant rentrent à la maison, pour que leur esprit vive en harmonie avec ce père désemparé, désormais seul dans cette grande maison à subir le poids du temps et ses questions qui le tortureront à tout jamais, en "présence" des fantômes de sa défunte famille.


En fait, Silent Hill, c'est une oeuvre incroyable, bouleversante de subtilité, au scénario qui mérite 10/10. Mais c'est sans compter sur Christophe Gans qui nous offre une réalisation pas de ce qu'il y a de plus réussie, bien que convaincante. Néanmoins, ce film reste efficace, intelligent, et émouvant. Je ne sais pas si j'ai bien compris, je dis peut-être n'importe quoi. Mais j'aime ma vision du film, chacun peut faire la sienne peut-être. Dans tous les cas, le jeu est un truc de fou. Donc difficile de rater une adaptation avec ce scénario de génie.


Vivement l'adaptation du jeu Tetris.

Alex-La-Biche
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le 28 juil. 2016

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Alex La Biche

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