« Silent Voice », premier long-métrage de Naoko Yamada, adapté du manga du même nom, est un des films surestimé sur les nombreux sites de notation que nous pouvons trouver en ligne (7,4/10 sur senscritique ou encore 8,1/10 sur Imdb). Du coup, en le visionnant j’avais l’impression de ne pas être du tout en phase avec mes contemporains, ou du moins pas avec le public de ce film. Ce qui en soi n’est pas très grave mais me place dans la même position que pour « Your name » de Makoto Shinkai, l’incompréhension.
L’animation irréprochable, les couleurs pastels et les mouvements dynamiques séduisent d’emblée. Le sujet, le harcèlement scolaire et le chemin pour la reconstruction dont les victimes et les intimidateurs ont besoin est inattaquable sur le fond et bien traité pendant les 35 premières minutes. Le problème majeur vient donc d’un traitement scénaristique parfaitement indigeste.
Il faut dire que « Silent Voice » ne s’embarrasse pas avec la subtilité. Le film ne fait que se répéter dans toute sa dernière heure. Le film traîne en longueur, vire au mélo tire-larme et les dialogues assènent des vérités tour-à-tour sortie d’un manuel de développement personnel ou d’un quelconque skyblog perdu dans les méandres d’Internet. La mise en scène est à l’avenant. Les sentiments sont surlignés à grand renfort de gros plans sur les yeux embués de larmes et la musique de Kensuke Ushio en remet une couche pour être certain que tu as bien compris.
Pourtant, contrairement au héros, tout le monde a compris depuis une bonne heure qu’il était amoureux de son ancienne victime et que ses sentiments étaient réciproque. Pour que notre héros et notre héroïnes comprennent cela, il eut été judicieux de ne pas en faire des personnages avec la maturité émotionnelle d’adolescents et non d’enfants de maternelle.
Le film a en plus la très mauvaise idée de durer 2h10 et de ne pas savoir conclure… et on passera sur la sexualisation des adolescentes dans certains plans du film (jamais des adolescents) alors que cela n’a aucun intérêt narratif.
Quelle purge !