Je n'ai jamais été une grande adepte des biopics qui se contentent trop souvent de lister bien sagement la déroulé d’une vie et pourraient aisément être remplacés par une page d'encyclopédie. il y a quelques exceptions, dont Simone d'Olivier Dahan peut faire partie. En toute honnêteté, c'est parce que je connaissais finalement très mal l'engagement de Simone Veil que le film m’a autant captivé.
D'un point de vue cinématographique, Olivier Dahan livre quelque chose de très classique, propre mais lisse. Je trouve un peu dommage d'avoir voulu pousser au paroxysme la ressemblance physique d'Elsa Zylberstein avec Simone Veil, son maquillage de personnes âgée fige ses expressions. En revanche le film permet à l'actrice Rebecca Marder une très belle prestation, de la joie à l’horreur, de la force à l’extrême vulnérabilité.
L’intérêt du film est son choix d’entremêler le lourd passé de Simone Veil avec ses engagements en tant que magistrate, ministre ou femme politique internationale. Cette juxtaposition à deux effets : d'une part de ne pas tomber dans le misérabilisme qu’aurait généré les longs plans bout-à-bout de la déportation, mais surtout de faire ressortir les motivations profondes contre toute forme d’injustice, la source de la rage et de la force du militantisme de cette femme politique au cours de sa carrière.
C’est vrai qu’en tant qu’objet de cinéma, Simone se révèle peu marquant, voire pompeux. Il revêt cependant une importance quant à la transmission, aux combats et avancées sociales, à ce qui a construit un pays et n’est pas toujours intégré dans nos parcours scolaires (et pourtant je n’ai pas eu mon bac hier). Le film transmet également de l’émotion de l’ordre du solennel. Sans aller dans la déférence, il nous rappelle également que rien n’est acquis.