Banal ? Vous avez dit banal ?
Quand on m'a dit que Sinister était "pas trop trop mal", je m'attendais à un nanar du genre Paranormal Activity, un truc qui se regarde sans vraiment faire peur, où la peur réside surtout en arrière plan (scaredy cat, comme le dit Gallu). Un truc bof qui se laisse regarder mais qui, au bout d'une heure et demie commence par courir sur le haricot (pour rester bien poli). Eh bien non. Cette critique contient des spoils.
Scène d'ouverture : 4 pendus à un arbre. Une branche qui se coupe toute seule et une scie qui tombe. Je lève les yeux au ciel et je me maudis d'avoir commencé ce film qui tournera autour du satanisme et des esprits. BOUH ! Me voilà parti dans le train fantôme du sordide film d'horreur de série B adulé par les ados en manque de frissons. Les clichés sont au rendez-vous : le flic bourru, l'écrivain paumé en manque de thune, la femme qui s'indigne de tout et n'importe quoi, l'adjoint en manque de reconnaissance qui vient chercher celle d'un gars qui peut l'inclure dans les remerciements de son bouquin... Bref, les clichés traditionnels. Scène du grenier (évidente), écrasement de scorpion, découverte d'un carton, seul dans un grenier avec des films en Super 8 (mais enfin, qui utilise encore le Super 8 en 2012 ?).
Et là commence l'horreur, avec découverte de films bien bien horribles sur la manière de tuer des gens. Bon, il est évident que le "Seul un enfant, et ce dans chaque famille, n'a pas été retrouvé sur la scène du crime" nous indique grandement la direction que va prendre le film. Moi, ça m'a semblé évident. La scène du gosse dans le carton, m'a vraiment fait sursauter, comme quoi...
Plus on va dans l'horreur, plus l'histoire coule de source. C'est la seule chose que je reproche à ce film qui se laisse aller à la facilité de ce côté-là. Encore que... C'est certainement cela qui donne sa force au film : on ne peut pas changer le destin (ou un truc dans le même genre, en moins imagé) et on va voir comment les personnages font pour s'en sortir.
Le gros du gros revient, quand même, au compositeur qui a donné une force monumentale aux films Super 8 avec sa musique. Parce que sans, c'est trash. Là, c'est carrément effrayant.