En réalité, ma note de 7/10 correspond plutôt à 6+1, avec un point de bonus qui vient saluer la dimension séminale du film de Mario Bava.
En effet, "Sei donne per l'assassino" constitue l'un des premiers giallo modernes (seulement précédé par d'autres titres du même réalisateur, comme "La ragazza che sapeva troppo"), celui qui installe "définitivement" les codes du genre, entre film policier, angoisse, violence stylisée et érotisme latent (encore très timide ici).
Dans "Sei donne per l'assassino", on retrouve en effet la plupart des gimmicks - bientôt immuables - qui définissent l'univers du giallo : un meurtrier sans visage, équipé d'une arme blanche entre ses gants noirs ; divers plans subjectifs du tueur ; des crimes sanglants et élaborés ; des victimes érotisées ; ainsi qu'une musique entêtante (signée Carlo Rustichelli)...
Parallèlement, le film de Bava souffre de défauts qu'on retrouvera dans nombre de ses successeurs : des personnages assez creux, pas assez développés pour s'identifier ou s'attacher à eux, une interprétation médiocre, un scénario léger et assez prévisible...
Habitude fréquente dans le cinéma d'exploitation transalpin, Bava s'appuie sur un casting international, qui comprend ainsi les américains Cameron Mitchell et Mary Arden, ainsi que la britannique d'origine hongroise Eva Bartok - dont la beauté mature et sensuelle tranche avec les autres comédiennes (que j'ai trouvées hyper quelconques pour des "mannequins").
Malgré ces quelques défauts, "Sei donne per l'assassino" se distingue par sa beauté formelle.
Egalement co-directeur de la photo, Mario Bava signe une mise en scène élégante et colorée, aux cadrages soignés, aux éclairages raffinés, et aux décors baroques.
Le choix de situer son intrigue dans l'univers de la haute couture n'est pas anodin : c'est le règne des apparences, d'une beauté de façade qui dissimule parfois les pires turpitudes...